Tomas Jensen : Une question de feeling
Une pincée de printemps érable dans les textes, un enrobage de chanson française pour la musique et des Faux-Monnayeurs sur scène. Avec Plus personne, Tomas Jensen écoute son pif et devient le capitaine de son propre navire.
«J’y suis allé sans me poser de questions. Je me suis laissé guider par le ressenti. Sur cet album, rien n’est calculé et mes choix sont moins intellectuels. Je fais ce que j’ai envie de faire et c’est libérateur de choisir les chansons comme ça.» Résultat: un album sans direction musicale, pour reprendre ses dires, où chaque toune peut avoir sa vie propre et sa personnalité.
Devenu coréalisateur aux côtés de François Lalonde – qui n’avait plus partagé la tâche avec un autre musicien depuis sa collaboration avec Lhasa de Sela –, Tomas Jensen a apposé sa griffe sur toutes les étapes du projet, s’exposant ainsi à plus de stress le jour du lancement de l’album. «C’était la première fois que je marchais comme ça. J’étais anxieux à la sortie, mais finalement, ça s’est plutôt bien passé.» Une expérience de réalisation profitable qui l’amènera à répéter l’expérience pour l’album de Margot Czapracki, sa choriste qui s’adonne à être la femme qui fait battre son cœur.
Un risque qui paie, comme en témoignent les bonnes critiques. Qui semble donner des ailes ou, du moins, plus de liberté à Jensen pour la suite, pour la série de spectacles à venir. «Pour la première fois, je vais refaire des pièces des Faux-Monnayeurs dans les shows. Avant, il fallait que je justifie mon vol solo et qu’il y ait une coupure, mais maintenant, on ne m’en parle plus.» Des hits qui seront reinterprétés à la sauce électro, avec l’échantillonneur. «Certaines tounes s’y prêtent vraiment bien», assure Jensen pour confondre les sceptiques.
Accompagné d’un ancien collègue sur scène, Némo Venba, et du multi-instrumentiste au talent de beatboxer Blaise Morgail,qui travaille aussi avec Doba, l’auteur-compositeur montréalais originaire d’Argentine présentera avec eux les pièces de Plus personne en version tantôt jazzy, tantôt plus chanson et même parfois punk rock. Des musiciens de la même gang, des chums de longue date aussi. «Il y a de la collusion. On engage des amis au lieu de passer des appels d’offres. Une chance qu’il n’y a pas de commission Charbonneau pour la musique. On se sentirait mal.»