Alain Lefèvre et l’OSQ : Donner aux suivants
En invitant quatre jeunes musiciens à partager avec lui le programme d’un concert de l’OSQ, le pianiste Alain Lefèvre leur offre une chance exceptionnelle.
C’est à Athènes, en Grèce, que je joins Alain Lefèvre par téléphone: «Je termine une tournée européenne; je passerai ensuite une semaine chez nous avant de repartir pour l’Asie pour un bon petit bout.» Pendant cette semaine à la maison, il montera sur scène avec l’Orchestre symphonique de Québec, le chef invité Stéphane Laforest et quatre jeunes musiciens en tout début de carrière. «C’est ce que j’ai souhaité faire lorsque j’ai été nommé "artiste associé" à l’OSQ, un véritable concert avec l’orchestre accompagnant de jeunes concertistes, quelque chose qui puisse vraiment leur servir de tremplin.»
Bien qu’ils en soient à leurs débuts, les quatre invités d’Alain Lefèvre ont tout de même des feuilles de route impressionnantes et de nombreux prix en poche. Il s’agit du pianiste Thierry Perron (lauréat du Concours Chopin 2010 de l’OSQ), de la violoncelliste Amaryllis Jarczyk (qui jouera les Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski), de la violoniste Marie Bégin (qui jouera Sibelius) et de la star montante de la clarinette, Eric Abramovitz (qui interprétera des extraits d’un concerto de Mozart). Alain Lefèvre donnera quant à lui un extrait du Concerto pour piano en sol majeur de Ravel, œuvre qu’il présentera intégralement au même endroit à la fin mai, au même programme que le Concerto de l’asile de Walter Boudreau, qui dirigera lui-même son œuvre: «Ça, c’est très émouvant, commente le pianiste. Je crois que son concerto est un chef-d’œuvre, et je ne peux pas en dire plus pour le moment, mais je peux garantir qu’il sera enregistré sous peu par un grand orchestre américain. La musique d’André Mathieu m’a servi à bâtir un pont par lequel passent maintenant les musiques actuelles, celle de François Dompierre comme celle de Walter Boudreau.»
Les jeunes musiciens que nous présentera le pianiste en sont toujours, bien sûr, à l’âge de parfaire leurs classiques, mais on peut espérer qu’ils seront inspirés par la démarche de Lefèvre et qu’ils auront aussi envie de faire connaître la musique de leurs contemporains. «L’idée, explique Alain Lefèvre, c’est toujours de montrer l’exemple, et si je peux avoir du succès avec des musiques d’aujourd’hui, ces jeunes-là comprendront qu’ils peuvent le faire aussi.»