Bataclan et Les Violons du Roy : Bataclan chez Les Violons

On le connaissait déjà comme bassoniste au sein du quintette Pentaèdre (entre autres!) ou comme président du Conseil québécois de la musique, mais voici que, de plus en plus, on parlera de Mathieu Lussier en tant que chef d’orchestre. «Les activités variées, j’ai besoin de ça pour fuir la routine, et aussi parce que finalement, tout ça se complète.»

Mathieu Lussier était aussi jusqu’à tout récemment directeur artistique du Festival international de musique baroque de Lamèque, au Nouveau-Brunswick. «Ça a duré cinq belles années, mais le financement devient de plus en plus difficile… Je reste comme conseiller à la programmation, bénévole.» Il a aussi pu y développer son goût pour la direction d’ensemble. «J’ai commencé en 2008 avec l’ensemble Arion. J’assistais la directrice artistique dans la conception des programmes, mais c’est frustrant, une fois le programme établi, d’en confier la direction à quelqu’un d’autre… J’ai dirigé Les Violons du Roy pour une première fois l’année dernière et je crois que ça s’est assez bien passé…» Assez, en effet, pour être nommé chef en résidence de l’ensemble qu’il côtoie depuis une douzaine d’années comme basson solo.

Voici qu’il invite ses amis du trio Bataclan à venir le rejoindre chez Les Violons. Bataclan, qui porte bien son nom, propose des atmosphères inspirées du tango: «Denis Plante [bandonéon] et moi, on se connaît depuis que l’on a 12 ans, et un jour je lui ai fait remarquer que nous n’avions jamais joué ensemble… On a demandé à Catherine Perrin [clavecin] de se joindre à nous, et, oui, c’est un drôle d’ensemble, mais on prend plaisir à proposer nos lectures déjantées du répertoire. Avec Les Violons du Roy, on ajoute le lyrisme des cordes… et la contrebasse dont on nous reproche quelquefois l’absence!»

Touche-à-tout, l’homme est aussi compositeur: «Ma première pièce a été un quatuor de bassons qui s’intitule Bassango et dont nous avons inclus un arrangement dans le programme. Je me suis rendu compte que les gens aimaient bien entendre ma musique. Je ne me considère pas comme un compositeur dont le rôle est de renouveler la musique, mais plutôt comme quelqu’un qui compose des pièces de concert simplement pour les jouer, sans aucune prétention.» Et pour notre plaisir!