Festival Elektra : Plaque tournante
Musique

Festival Elektra : Plaque tournante

Bien que la thématique de la 14e édition d’Elektra soit Anti/matière, le festival demeure une preuve tangible du foisonnement des arts numériques locaux, selon Alain Thibault, fondateur et directeur de l’événement.

Son discours est posé, mais son propos, lui, est fougueux: «Montréal est la plaque tournante des arts numériques en Amérique du Nord», lancera Alain Thibault en fin d’entrevue lorsqu’on lui demandera si ce volet culturel est autant considéré que le cirque et l’humour émanant de l’île. «Ce qui se passe ici n’arrive pas à New York, Toronto ou San Francisco. Dans ces villes-là, il n’y a pas d’Elektra, de Mutek ou de SAT», poursuit-il avant de pointer la bougie d’allumage: «De plus, ici, on a une niche d’artistes au talent admirable et qui sont en demande dans des festivals à travers le monde.» Ceux-ci se retrouveront d’ailleurs dans les multiples lieux de diffusion privilégiés par cette 14e édition qui représente un virage à 270 degrés pour l’organisation.

Dissoudre les attentes

Ainsi, Anti/matière – le nom de cette édition d’Elektra – se veut un pied de nez aux expectations des friands d’arts numériques. «Au fil des années, les gens s’attendent à un certain corpus sonore et visuel d’Elektra. Cette année, je désirais créer un contraste en présentant des pièces aux inspirations ou aux processus différents», fait valoir Thibault avant de préciser sa pensée: «Comme, par exemple, nous sommes habitués aux musiques et aux visuels assez abstraits, non narratifs, cette année, on ose en proposant des œuvres plus narratives tout en utilisant les technologies numériques, bien évidemment. Ça amène un contrepoint. On voulait montrer qu’il y a de l’évolution dans l’art numérique. Qu’on ne fait pas du surplace, qu’il y a autre chose.»

Réitérer pour amplifier

Parmi les nombreux événements à la programmation, le directeur est particulièrement fier d’avoir recruté le musicien français Mondkopf et les artistes visuels du studio Trafik qui, ensemble, proposent Eclipse, une œuvre audiovisuelle autant inspirée du phénomène que d’Apollo: Atmospheres and Soundtracks, œuvre-culte de Brian Eno. Selon Alain Thibault, celle-ci est un bel exemple de la réflexion derrière Anti/matière. «Ça évoque une éclipse, mais ça demeure abstrait au niveau visuel et sonore, explique-t-il. Ça va au-delà du figuratif et d’une certaine histoire. Je voulais ramener cet élément-là au festival, chose que j’ai commencée l’année dernière et qui a beaucoup étonné notre public. Je voulais réitérer l’expérience et l’amplifier cette année.»

Histoire d’amplifier aussi la réputation de la métropole comme mecque des arts numériques, Elektra fait mousser également son Marché international de l’art numérique qui, une fois de plus, proposera moult vitrines qui mettront en vedette des artistes internationaux désirant s’insérer dans le circuit des festivals locaux ainsi que des espoirs d’ici qui voudraient s’exporter. «Comme le marché demeure petit ici, c’est important qu’ils soient diffusés ailleurs», conclut-il.

Du 1er au 5 mai

Programmation complète sur elektramontreal.ca.