Chantal Archambault : Après les limbes
Musique

Chantal Archambault : Après les limbes

Près de trois ans après La romance des couteaux et moult tergiversations, Chantal Archambault s’ancre avec Les élans.

«Tu sais, quand t’es tout le temps partie!» s’exclame Chantal Archambault avant d’éclater de rire. C’est comme cela que la cowgirl folk, à cheval entre l’Abitibi et Montréal, résume sa décision de s’établir sur l’île afin, notamment, de s’impliquer davantage dans la création de son deuxième album. «Ce n’est pas que je me sacrais du premier disque – j’étais très contente que ça fonctionne –, mais il a quand même été fait à distance», confie-t-elle, se rappelant ces années à jongler avec une relation amoureuse, une région qui l’a vue grandir et un passionnant emploi à temps plein au sein de la communauté autochtone de Kitcisakik (à qui elle rend hommage, d’ailleurs, dans Nin sibicêc, une ballade sur son CD à paraître). «J’étais tout le temps sur la route et j’envoyais mes tracks à Dany [Placard, réalisateur des deux œuvres de Chantal] pour qu’il travaille dessus. Mais là, j’avais le goût de m’impliquer davantage pour Les élans. Je constatais son potentiel, pis tant qu’à faire de quoi, autant bien le faire.»

Une errance constante qui, bien évidemment, s’est retrouvée dans les nouveaux textes de la chanteuse. «C’est pas mal le fil conducteur, confirme-t-elle. J’étais toujours dans l’entre-deux: chez moi à Val-d’Or puis à Montréal. C’est difficile de s’implanter dans quelque chose dans ce temps-là pis de faire avancer les choses – autant du côté amoureux que pour la musique et la job avec les enfants. Je n’étais jamais là à 100% et ça s’est retrouvé dans mes écrits.»

Saut synchronisé

Avec ses deux éperons maintenant enfoncés au même endroit, Archambault a aussi fait des Élans une œuvre plus participative. «Je parle beaucoup de Dany, mais un gars comme Guillaume Bourque [qu’on retrouve derrière la guitare ainsi qu’au banjo et à la pedal steel] s’est aussi beaucoup impliqué», cite-t-elle à titre d’exemple.

Contrairement à l’adage, cette «troisième roue» – et les suivantes – a, en fait, bonifié le processus créatif. «On avait besoin de ce regard extérieur, de quelqu’un de confiance, car parfois, Dany et moi, on ne voyait plus clair! Et ça, c’est sans compter les autres gars. Michel-Olivier Gasse [basse, contrebasse et voix], par exemple, a offert un regard extérieur sur mes textes à la toute fin.»

Un peu plus tard, Archambault abordera aussi le travail minutieux d’un autre collaborateur: Ghyslain Luc Lavigne, qui s’est chargé de la prise de son et du mixage, lui qui avait laissé sa griffe auparavant sur des parutions de Dumas et de Vincent Vallières. «Il nous a beaucoup aidés au niveau de l’enregistrement et du son, ce qui a donné un album plus riche.» Puis, une pause et Chantal de glisser: «Et j’ose croire qu’il y a aussi eu une certaine évolution du côté de la voix et des textes… du moins, je l’espère!»