Family of the Year : Portrait de famille
Musique

Family of the Year : Portrait de famille

De l’importance de la démarche avec le collectif folk pop américain Family of the Year, qui présente un premier concert intimiste au Québec.

Quatre ans après avoir composé leurs premiers accords, les gars et la fille du groupe se retrouvent à une place enviable au buffet de la musique nord-américaine. À leur gauche, Ben Folds ainsi qu’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros qui ont pris le projet sous leur aile le temps de quelques tournées. À leur droite, The Lumineers qu’ils évoquent en abondant, eux aussi, en un «folk aussi pop qu’hymnique» au goût du jour sur Loma Vista, leur deuxième jalon, paru l’année dernière. «Notre son s’est développé de façon très organique», assure Sebastian Keefe qui est passé du rock au folk en quittant Boston pour Los Angeles, où il allait créer Family of the Year avec son frère Joseph. «J’ai l’impression qu’au fil des années et des albums, un musicien choisit sa voie et, après avoir découvert le rock quand j’étais ado, j’opte pour un folk qui tire vers la pop pas parce que c’est “tendance”, mais parce que notre son mûrit en ce sens.»

Pour revenir à l’aura de cette famille atypique, le batteur, en entrevue avec un journal du Colorado, se disait conscient de l’image vaguement hippie que le quintette projette. «Nous sommes très à l’aise avec ce cliché “musique à écouter en trinquant autour d’un feu de camp” qui nous colle à la peau, car nous gardons en tête les autres facettes du projet qui plaisent aussi aux fans, en plus de surprendre certains détracteurs!», fait-il valoir.

Les faits vont aussi dans ce sens. Bien que des pièces hop-la-vie accompagnées de vidéoclips rigolos à la St. Croix – où le groupe participe à la bande-annonce d’un film d’été des années 60 kitsch à souhait – aient consacré Family of the Year sur certains circuits, des chansons plus sérieuses à la Hero – et sa vidéo dotée d’une facture plutôt «documentaire» pour aborder les boires et déboires d’une certaine classe ouvrière américaine – révèlent un souci éthique qui se retrouve jusque dans les pratiques du groupe. 

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Ainsi, avant d’attirer l’attention de Nettwerk (étiquette qui a également fait mousser les carrières de Sarah McLachlan et Coldplay), Family of the Year a financé des spectacles et l’enregistrement de son premier album Songbook en offrant aux mélomanes la possibilité de télécharger Where’s the Sun, son premier maxi, gratuitement, ou encore au coût de leur choix. «Et c’est une pratique qu’on a conservée», poursuit Sebastian en faisant référence aux exemplaires de disques vendus lors des concerts. «La chose la plus importante, en ce qui nous concerne, c’est que notre musique se fasse entendre. Évidemment, je ne pense pas que ce soit la chose la plus importe au monde, bien sûr, mais en ce qui concerne le groupe, ce l’est!» Quand on lui demande si son label voit la démarche du même œil, Keefe ne bronche pas. «Personne ne nous l’a encore reproché. Sans blague, on s’entend super bien avec eux!»

En fait, le seul moment où le batteur manquera de rythme, c’est lorsqu’on l’invitera à résumer une prestation du groupe. «Résumer dans le sens de faire court? Je n’ai jamais été très bon là-dedans!», prévient-il en rigolant avant de se lancer. «Je dirais donc: chaleureux, excitant et inspirant… du moins, je l’espère!»