Marcie : Les premières fois
Musique

Marcie : Les premières fois

L’auteure-compositrice-interprète folk pop Marcie se révèle sur son premier album homonyme.

Aux premiers instants de l’entretien, Marcie semble nerveuse, jouant avec les boutons de sa veste. Quelques minutes plus tard, le blazer est retiré, la chanteuse répond aux questions en gesticulant et revient avec candeur sur ses débuts pas si lointains.

Originaire de Jonquière, celle-ci s’est tout d’abord distinguée en livrant un premier maxi – Les choses de la vie selon Marcie – en 2011. Une œuvre phare qui ponctuait un parcours déjà particulier. Ainsi, malgré ses airs de jeune première, l’artiste s’avère une musicienne quand même accomplie: sept années de cours de guitare classique et de nombreuses participations à des vitrines connues – la Bourse Rideau, un séjour au Festival de Tadoussac, un passage à Vue sur la relève. «Quand j’étais plus jeune, je ne souhaitais pas devenir “musicienne”. Je ne souhaitais pas devenir “quelque chose”, en fait», note-t-elle toutefois après avoir étalé ses faits d’armes.

Parmi les récompenses reçues, un atelier d’écriture avec un certain résident de Natashquan n’aura pas influencé le son de Marcie, mais aura tout de même semé des graines. «Je suis sortie de là et j’avais envie d’être Gilles Vigneault!», s’exclame-t-elle avant de revenir sur un exercice particulier où la légende vivante invitait ses élèves à réciter des œuvres maîtresses de la poésie. «Apprendre des choses par cœur fait qu’elles sont ensuite malaxées à l’intérieur et les références se confondent. Comme ça, si tu écoutes du Lynday Lemay, tu n’as pas l’impression de “faire” du Lynda Lemay», fait-elle valoir.

Moins cutie, plus abrasive 

Bien que plusieurs critiques associent les plus récentes compositions de Marcie à la chanson française, celle-ci avoue un penchant pour l’esthète d’antan, mais ne se proclame pas l’héritière de Françoise Hardy et compagnie pour autant. «Je me suis mise à écouter du Barbara après avoir écrit ces chansons-là, tranche-t-elle. Même que je me suis mise à écouter du Anne Sylvestre, car on me disait que nos œuvres se ressemblaient.» Il faut également mentionner que le travail de Ludo Pin (qui accompagne aussi Marcie sur scène, en plus de signer ici sa première réalisation à l’extérieur de son projet solo) a transporté l’auteure-compositrice-interprète sur un rail inusité. «Il a modernisé le tout», résume la principale intéressée. «Il voulait m’amener dans une direction plus assumée, plus abrasive, moins cutie, et je lui ai répondu: “Lâche-toi lousse!”» D’où le flirt entre l’électro et le folk pop dans Sous le réverbère, notamment. «Il a donné des structures plus carrées aux chansons. Je craignais que ça me “pogne”, mais bien au contraire, ça m’a libérée de mes habitudes. Je me suis réapproprié mes tounes!»

Bête de scène

En plus de plancher sur son lancement à venir, Marcie devra envisager son ultime prestation aux Francouvertes, où elle est finaliste. L’auteure-compositrice-interprète surprend en s’avouant… calme. «J’aime les shows de concours, car, contrairement aux concerts “normaux”, je ne remets pas ma vie entière en question avant de monter sur scène tellement c’est “magnifié”. C’est un concours. C’est clair qu’on ne va pas charmer tout le monde!» Ainsi, la stratégie pour tirer son épingle du jeu sera plutôt conservatrice: «Je ne tenterai pas de me distinguer des autres – tant mieux si Dead Obies ou les Hay Babies gagnent, ils le méritent –, mais bien de moi-même.»

Le premier album homonyme de Marcie sera offert en version numérique dès le 3 mai, puis dans les bacs sous étiquette Kézako dès le 7 mai.

Lancement le même jour au Lion d’Or.

Le disque est actuellement en écoute intégrale sur voir.ca.

En finale des Francouvertes le 13 mai au Club Soda.