Peter Peter : Percer l’Hexagone

Avec sa pop über-cool bien ficelée et son image de sex-symbol hipster, Peter Peter a l’étoffe de l’étoile montante de la musique indépendante. Si l’accueil du public envers son dernier opus a été plutôt timide hors des cercles avertis, malgré l’encensement des critiques, le principal intéressé fonde de grands espoirs sur la France. Parce que l’album sortira en différé là-bas très bientôt et parce qu’une odeur de contrat de disque important flotte dans l’air.

Si bien que l’auteur-compositeur-interprète originaire de Québec compte y déménager ses pénates dans un futur rapproché. «Si tout se passe bien, je vais m’installer en France pour un petit bout. Je veux "restarter" à zéro là-bas, faire un reset. Ça me permet de remettre en question plein de trucs, de me demander qui sont mes vrais amis, par exemple. C’est comme ouvrir une vieille boîte et se demander: "Mais pourquoi je garde ces vieux trucs-là?"»

Changer de vie, c’est la drogue préférée de Peter. Un moteur de création qui le plonge dans la solitude qu’il recherche, celle qui l’inspire pour ses textes et qui le garde concentré au moment d’assembler les notes. Le disque Une version améliorée de la tristesse en témoigne de par ses pièces au son franchement actuel qu’il avoue avoir longtemps peaufiné. «Je ne me suis pas dit: "Il faut que je fasse quelque chose à l’avant-garde", sinon je me serais planté. Tout ce que je veux, c’est faire une pop franco qui sonne anglo-saxon.»

La force de Peter Peter? N’avoir aucun équivalent dans sa langue. Ce qui lui confère évidemment une saveur spéciale au moment de passer la frontière américaine. Sa visite à Austin, pour le dernier South by Southwest, en témoigne, et son succès sur les college radios aussi. «La toune Une version améliorée de la tristesse s’est retrouvée 32e sur 200 à l’équivalent des BDS pour les radios universitaires là-bas. Ce n’était pas arrivé à un artiste franco du Québec depuis Malajube!»