Walter Boudreau et l’OSQ / Tandem : Walter Boudreau aux commandes!
Le directeur artistique de la SMCQ, Walter Boudreau, dirigera l’OSQ et le pianiste Alain Lefèvre dans son Concerto de l’asile.
Il y a de l’amertume dans le ton de Walter Boudreau lorsqu’il parle de la création de son Concerto de l’asile à l’OSM en janvier dernier. On a en effet assisté ce soir-là à un spectacle assez rare: à peine quatre minutes après le début de la pièce, le chef invité (le Français Ludovic Morlot) se retournait vers le public pour expliquer – en anglais seulement – qu’il devait reprendre. Aïe… «Il n’avait manifestement pas eu le temps de se préparer suffisamment, explique Walter Boudreau, et il est tout à l’honneur des musiciens de l’OSM d’avoir pu jouer la pièce dans de telles circonstances…»
Pour éviter que cela se reproduise à Québec, Boudreau a contacté Fabien Gabel: «Je lui ai transmis ma liste d’épicerie de ce qui devrait être fait, le prévenant surtout qu’il faudrait y mettre le temps. Il a été très gentil en me répondant qu’il y aurait en effet plus de temps pour répéter le concerto et qu’il m’invitait, si je le souhaitais, à le diriger moi-même!» C’est donc à un grand événement que pourra assister le public de l’OSQ lorsque le compositeur Walter Boudreau dirigera lui-même son tout premier concerto pour piano, profitant pleinement de la complicité qui s’est établie entre lui et le pianiste Alain Lefèvre tout au long de la composition de l’œuvre. «On l’a tellement travaillé, explique Boudreau. Le sous-titre du concerto, c’est Étude postmoderne sur la gestuelle romantique, et j’ai passé quatre ans et demi à l’écrire en pensant à la façon de jouer d’Alain.» Quiconque a déjà vu jouer Alain Lefèvre sait quel investissement il peut mettre dans ses interprétations, et la musique de Boudreau, qui évoque le souvenir du poète Claude Gauvreau, navigue sans cesse entre le rêve et le paroxysme, donnant au pianiste du fil à retordre du début à la fin. Il jouera par ailleurs durant le même programme, cette fois avec Fabien Gabel, le Concerto en sol de Ravel! «C’est littéralement une performance olympique!», lance Boudreau.
Alain Lefèvre enregistrera le Concerto de l’asile un peu plus tard cette année avec un orchestre des États-Unis et un autre chef. C’est donc à un événement unique qu’est convié le public de Québec alors que le créateur dirigera sa créature!
Tandem
Le 29 mai, 20h (reprise le 30 mai, 10h30, sans le Ravel)
Au Grand Théâtre