Catherine Leduc / Nuit Blanche sur Tableau Noir : Seuls ensemble
Musique

Catherine Leduc / Nuit Blanche sur Tableau Noir : Seuls ensemble

Quatre ans après La prochaine étape de Tricot Machine, la chanteuse Catherine Leduc prépare un projet (presque) solo.

Malgré les années d’expérience, les parutions célébrées, les concerts courus et bon nombre d’entrevues, Catherine Leduc surprend toujours par son rire contagieux et, surtout, sa candeur désarmante. Alors que plusieurs de ses congénères tourneraient autour du pot lorsqu’on leur demanderait si leur nouveau violon d’Ingres signifie la fin du groupe qui les a fait connaître, l’interprète ne se mouille pas, elle plonge carrément. «En fait, j’ai de la misère à y croire!», s’exclame-t-elle, avant de s’expliquer. «J’aimerais le dire, que ce soit assumé et facile, mais ces temps-ci, on se demande dans quel projet le fun on pourrait se lancer. Revenir à ça serait s’accrocher un peu au passé. Je ne suis plus là-dedans, je suis davantage dans “faisons de la musique qui n’existe pas!”»

De l’importance de travailler en bobettes

«On», c’est Leduc et Matthieu Beaumont, son partenaire de vie et de Tricot, qui l’accompagne sur scène au sein de cette nouvelle aventure, en plus de signer la réalisation de l’œuvre en préparation. Encore une fois, la chanteuse surprend en confiant que la transition ne s’est pas faite sans heurts. «Sur le coup, il n’a pas trouvé que c’était une si bonne idée, glisse-t-elle avant d’éclater de rire, puis finalement, il a vu quelque chose de beau là-dedans après un certain temps.» Bien qu’annoncées en janvier – alors que Leduc montait ses premiers concerts –, les chansons sont en branle depuis l’été dernier. Ouste les arrangements léchés et les bons sentiments, donc, et bienvenue les musiques intimistes et les textes encore plus personnels. «J’avais le goût qu’on ait un projet commun qui se fasse chez nous; quelque chose de pas compliqué, qui nous permette de travailler en bobettes!», lance-t-elle, amusée, avant d’indiquer que le disque pourrait être dévoilé dès février prochain.

Faire table rase

Mais pourquoi ranger la Tricot Machine si les musiciens derrière le fameux projet sont toujours de mèche? Leduc ne bronche pas: «Je commençais à avoir de la difficulté à vivre avec les limites que mon propre groupe m’imposait.» Au fil des années, le mécanisme interne de l’engin – ainsi que la vision aussi mignonne que réductrice véhiculée par les médias – a fait en sorte que l’artiste s’y sentait à l’étroit. «À un moment donné, tu en viens à croire que tu es coincée dans un cadre que tu as toi-même créé. J’avais l’impression de me réveiller des années plus tard et de réaliser que tout ça est maintenant trop petit.» Et ce n’est pas tout.

«Je pense qu’à force de travailler en équipe, je suis devenue paresseuse!», annonce-t-elle. Catherine Leduc, le projet musical, a donc germé quand Catherine Leduc, la personne, s’est lancée sans filet. «En collaborant avec d’autres, j’avais tendance à laisser faire les autres et j’en venais à le regretter. Depuis longtemps, j’avais le goût de diriger un projet, mais j’étais juste pas capable. Ce n’était pas dans ma personnalité. Je ne suis pas quelqu’un qui prend les devants, quelqu’un qui s’embarque dans une nouvelle affaire en septembre pour ensuite sortir l’album en avril! Je suis lente. Je ne suis pas bien organisée…» Lorsqu’on l’interrompt sur cet apitoiement, elle en rajoute. «Non, mais c’est vrai! Et je suis finalement confrontée à ça. Pour la première fois de ma vie, je me rends compte que j’aime vraiment ça, me lever le matin pour écrire. Avant, c’était plus une “tâche”, un tourbillon. C’était le fun, mais là, c’est davantage comme un travail personnel!», conclut-elle, confiante.

Le jeudi 6 juin

À la place Gérald-Godin

En compagnie des Appendices, de Propofol et de plusieurs autres dans le cadre de Nuit Blanche sur Tableau Noir

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Programmation Nuit Blanche sur Tableau Noir

Outre le concert de Catherine Leduc, cette édition de Nuit Blanche sur Tableau Noir réserve plusieurs surprises, dont une prestation de l’apprentie guerrière Fanny Bloom qu’on retrouvera sur la scène alternative le vendredi 7 juin. Le lendemain, au même endroit, les mélomanes feront face à tout un carré: le rockabilly des Revenants, le folk de Mara Tremblay, la pop cérébrale de Ludo Pin et la musique du monde d’Orkestar Kriminal. Pas trop branché «scène locale»? Pas de problème. On présentera un événement en hommage à Dalida le jeudi 6 juin. Mieux encore, NBTN est toujours gratuit! Du 6 au 9 juin sur l’avenue du Mont-Royal. Détails et programmation complète sur tableaunoir.com