Été culturel 2013 : Festival international de jazz de Montréal: Pour les découvertes et la nouveauté
Spécial été culturel

Été culturel 2013 : Festival international de jazz de Montréal: Pour les découvertes et la nouveauté

J’ai commencé à fréquenter le Festival international de jazz de Montréal dès sa création, il y a 34 ans. Je prenais l’autobus 86 à l’angle de la 14e Avenue et Dorchester, à Pointe-aux-Trembles, puis le métro pour me rendre à l’île Sainte-Hélène, où au Kiosque international, il y avait des shows gratuits tous les soirs. C’était bien avant le déménagement du Festival dans le Quartier latin d’abord, puis au centre-ville et ce qui est devenu le Quartier des spectacles. C’était aussi bien avant que j’y travaille…

Mais je dois quand même à ces nombreux spectacles gratuits une très grande partie de mon éducation musicale hors musiques diffusées sur quelques ondes que ce soit. (Dois-je vraiment vous rappeler qu’il fut aussi un temps où même la rumeur d’une bébelle appelée Internet n’existait pas?!)

Je dois à ce Festival et à sa gratuité la découverte de tellement de genres musicaux, tellement de groupes, tellement d’instruments, tellement d’arrangements. Je dois à ce Festival et à sa gratuité une réelle curiosité, une envie de découvertes, un appétit quasi sans limites pour la nouveauté.

Je lui dois la découverte de Los Lobos dans la rue Saint-Denis avant que ce groupe connaisse La Bamba et un succès planétaire. Je lui dois la découverte de Malathini and the Mahotella Queens d’Afrique du Sud. Des gitans de Strunz and Farah. D’un nombre assez incalculable d’artistes provenant de La Nouvelle-Orléans, lieu de naissance du jazz. Je lui dois la découverte de plein de musiciens et de groupes québécois, de L’Orchestre Sympathique à Nebu, en passant par Solstice.

Pour moi, parce que je n’avais pas les moyens de plus, le Festival international de jazz de Montréal a longtemps été d’abord et avant tout un festival de spectacles gratuits en plein air. Un festival de découvertes où se balader d’une scène à l’autre relevait parfois du sport extrême, pour être sûr d’en manquer le moins possible et de me gaver littéralement de ces nouveaux sons, nouveaux groupes, nouveaux rythmes. Au prix que ça me coûtait, je n’avais même pas les moyens de ne pas venir…

Lors de mon arrivée au Festival de jazz, j’ai également réalisé un de mes souhaits. Celui de voir sur scène le trompettiste français Erik Truffaz, qui venait de lancer Bending New Corners, un des disques que j’écoutais le plus à ce moment-là. Depuis, vous le savez, Erik est revenu très régulièrement à Montréal, et je me dis souvent que quelques milliers de chanceux ont pu le découvrir gratuitement il y a maintenant 14 ans…

Et puis, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise. L’été dernier, nous avons présenté un groupe danois du nom de Hess Is More. J’avais bien sûr écouté, vu des clips, etc. Mais je l’ai vu en vrai pour la première fois en même temps que plusieurs milliers de festivaliers. Ce spectacle, cette musique me sont restés en tête pendant plusieurs jours. Rarement ai-je vu un groupe maîtriser autant le port-rock que la musique électronique dansante, le soul que le jazz. Même pour moi, ce fut une véritable découverte.

Rassurez-vous, je ne vous ferai pas une liste exhaustive de tous les artistes aussi fantastiques les uns que les autres qui vont jouer sur l’une ou l’autre des multiples scènes extérieures. Je ne vous ferai pas le coup de mes coups de cœur ou de quel-est-l’artiste-qu’il-faut-absolument-voir-cette-année-dans-la-programmation-extérieure.

Je veux juste vous dire que planifier cette programmation est un plaisir incommensurable. Qu’écouter des milliers de groupes pour en sélectionner quelques centaines est un privilège exceptionnel. Que nous sommes vraiment fiers de cette sélection. Que nous espérons sincèrement que vous y trouverez, vous aussi, un peu de votre bonheur. Que plutôt que d’écouter le baseball à la télé, vous aurez envie de venir vous promener sur le site du Festival pour écouter de la musique.

Et puis, si je peux me permettre, venez donc voir les nombreux musiciens montréalais qui jouent pendant le Festival. On dit partout dans le monde que la scène d’ici est une des plus intéressantes, des plus prolifiques, des plus vivantes au monde. Voilà une belle occasion de le constater de visu.

Vous ne le regretterez pas.

Du 28 juin au 7 juillet