Prix Polaris à Montréal : Le goût des autres
Musique

Prix Polaris à Montréal : Le goût des autres

La caravane Polaris arrive à Montréal, histoire d’annoncer les finalistes de la Liste longue 2013.

Pendant canadien du prix Mercury britannique couronnant annuellement le meilleur disque national tous genres confondus et tel que convenu par un large jury de critiques, le Polaris a été inauguré en 2006 et frappait déjà un grand coup en coiffant He Poos Clouds d’Owen Pallett – un artiste quand même méconnu du public – du titre d’album de l’année. «Lors des premières éditions, plusieurs personnes sur les réseaux sociaux et dans certains médias trouvaient que le vote penchait trop vers l’underground. Puis, maintenant, il arrive qu’on nous reproche de faire dans le convenu lorsque le jury craque pour des artistes établis comme Feist ou Arcade Fire, par exemple!», note, amusé, Steve Jordan, instigateur du projet.

En dépit de quelques tempêtes dans un verre d’eau – dont la fameuse victoire de Karkwa en 2010 qui, selon certains chroniqueurs, aurait été orchestrée par les juges francophones (pourtant minoritaires lors du vote final) –, le prix Polaris jouit d’une réputation enviable autant auprès des mélomanes que des musiciens, un exploit si l’on considère les Junos, Gala de l’ADISQ et autres fêtes de la musique plus vilipendés. «Je ne veux pas comparer le Polaris à d’autres happenings», prévient Jordan, avant d’ajouter: «Je dirai seulement que plusieurs événements servent les intérêts de l’industrie, alors que le Polaris touche aux intérêts des mélomanes, des gens extrêmement passionnés. Je crois que demeurer fidèle à ces intérêts-là a fait en sorte que le prix a toujours bonne réputation.»

Au fil des années, bon nombre de commanditaires – dont les automobiles Scion, Sirius et les vêtements Fred Perry, notamment – se sont également joints à la chorale, bonifiant la cagnotte. Déjà que la bourse de 20 000$ qui est associée au prix était alléchante à l’époque de la création de la récompense, celle-ci est maintenant fixée à 30 000$. «La plupart des commanditaires sont déjà liés au monde de la musique ou, encore, veulent rejoindre le public susceptible d’apprécier le prix Polaris: des personnes passionnées, à l’affût des tendances et très curieuses. D’où l’affluence d’entreprises qui s’intéressent à cette clientèle et aussi à notre projet, par conséquent», notera le fondateur au passage lorsqu’invité à commenter l’intérêt de ces partenaires, alors que le processus de sélection du Polaris tente de faire fi des tendances de l’industrie.

Bons choix, mauvais choix?

Ainsi, le 13 juin prochain, Jordan et son équipe annonceront la Liste longue – une compilation de 40 albums finalistes colligés à l’aide des coups de cœur d’un jury rassemblant plus de 200 critiques d’un océan à l’autre, qui mènera à la sélection de la Liste courte: un dernier inventaire réunissant 10 disques. «L’annonce sera suivie d’une discussion avec le public sur les choix, promet Steve. Ce qu’on aime, ce qu’on aurait aimé y voir, et même ce qui ne devrait pas y être… au besoin!», conclut-il en rigolant. 

Dévoilement le 13 juin (à 13h: table ronde avec des membres du jury qui partageront leurs choix, ouvert au public.)

Au Centre Phi

Détails sur polarismusicprize.ca