L’Open Country avec Mountain Daisies / Festival de la chanson de Tadoussac : Western spaghetti
Sortir le country des régions, l’exporter vers les grands centres. Avec son premier album, le duo Mountain Daisies donne un second souffle au genre musical inscrit dans l’ADN de tous les Québécois.
Phénomène exclusivement montréalais jusqu’à sa mise en disque, l’Open Country, c’est essentiellement une rencontre entre les chanteurs pop et Mountain Daisies, duo formé de Carl Prévost et Ariane Ouellet. C’est aussi le souhait sincère de réunir les deux scènes le temps d’un spectacle sporadiquement donné dans les petits bars de la métropole depuis presque trois ans. «Avec l’album, on voulait recréer le côté spontané des shows, sentir le côté vivant. Les chansons, elles vivent déjà. Alors on s’amuse dedans», raconte Ariane.
Parce que le concept de l’album et des happenings musicaux nocturnes, c’est d’inviter les auteurs-compositeurs-interprètes à succès à reprendre leurs chansons à la sauce western. À les «countryser», pour reprendre l’expression de Carl et Ariane. Et sont-ils difficiles à convaincre? Pas du tout, même si ça les oblige à sortir de leur zone de confort. «Les artistes qui viennent à l’Open sont sur un edge. Ça a un côté très étrange. Amylie, par exemple, était pas mal stressée quand elle est venue enregistrer Les filles en version country.» Et elle avait raison d’être déboussolée puisque chaque artiste n’a bénéficié que de deux heures pour les arrangements et l’enregistrement de la pièce qu’il avait choisie. À l’heure des hits léchés à outrance qui trônent au sommet des palmarès des radios commerciales, l’exercice a de quoi étonner même les artistes les plus expérimentés. «On enregistrait la musique et les voix en même temps. Stefie Shock n’en revenait pas. Il nous disait: « Ça se fait encore, ça? » Parce que bon, lui, il est habitué à ce que tout le monde fasse sa shit tout seul.»
Louis-Jean Cormier, Michel Rivard, Daran, Mario Pelchat, Damien Robitaille, Daniel Boucher et Mara Tremblay (pour ne nommer que ceux-là) se sont aussi payé le trip d’une séance de remodelage musical immortalisée sur disque. Tous ayant en commun un amour inconditionnel ou du moins une attirance certaine pour le country. «Ils le font parce que c’est tripant, renchérit Carl. Si on avait un projet punk, ça ne pognerait pas autant. Le country, c’est en nous.»
L’Open Country de Mountain Daisies
Le 15 juin, 19h, sur la Scène Desjardins à l’occasion du Festival de la chanson de Tadoussac