Selah Sue : No souci!
Musique

Selah Sue : No souci!

Deux ans après la parution de son premier album en terre nord-américaine, la jolie Belge Selah Sue se présentera en chair et en os à l’occasion d’une première tournée chez nous. Rencontre.

«Outre un spectacle et des showcases pour l’industrie, ce sera en effet la toute première fois que j’entreprendrai une tournée en Amérique du Nord avec un band!», affirme la Belge Selah Sue, jointe par téléphone à sa résidence en Belgique.

Pourtant, depuis que Milow, auteur-compositeur belge mieux connu dans la Belle Province pour sa reprise acoustique d‘Ayo Technology de 50 Cent et Justin Timberlake, l’a prise sous son aile et lui a offert plusieurs premières parties en France et en Europe, la vie s’est résumée à ça: des concerts. «Ce sera revigorant de recommencer à zéro, d’avoir un public à reconquérir et, surtout, de retrouver de plus petites salles», confie la chanteuse qui lançait à l’été 2011 (hiver 2011 en Europe) son premier album homonyme. Opus qui a connu un immense succès en Europe: certifications quadruple platine chez elle, en Belgique, triple platine dans l’Hexagone et platine aux Pays-Bas.

«Ces derniers mois ont été probablement les meilleurs de ma vie. Pas seulement en raison du succès que j’ai connu, mais aussi parce que j’ai pu travailler avec des musiciens incroyables, des personnes foncièrement gentilles. Ce qui rend le tout encore plus gratifiant, c’est que j’ai réussi à parvenir à mes fins en restant fidèle à ce que je veux en tant qu’artiste et en n’acceptant aucun compromis créatif. Je vis le rêve.»

Sur Selah Sue, la chanteuse fait siennes des influences bigarrées aux multiples références: l’excellente This World rappelle une Janis Joplin par le truchement d’Amy Winehouse, Peace of Mind évoque le venin rap de Lauryn Hill, alors que l’acoustique Raggamuffin pourrait se retrouver sur l’un ou l’autre des récents albums d’Ani DiFranco. «Le nouvel album sera meilleur, soutient-elle. Le premier, tu prends une vie entière pour l’écrire; j’étais super jeune [elle a commencé sa carrière au tournant de l’âge adulte et enregistré cet album à 19 ans]. Quand je vais entrer en studio à l’automne, ce sera totalement différent: je saurai avec qui je veux travailler, de quelle façon je veux que mon album sonne. Je crois que ce sera aussi éclectique que mon premier – j’adore autant les différents genres comme le hip-hop, le jazz et l’électro –, mais ce mélange des genres se fera de façon plus intelligente. Plus mature. Plus moi.»

Qualifiée d’une des plus grandes success-stories à émerger de la scène musicale belge, la chanteuse reste toutefois prudente quant au statut éphémère de la popularité instantanée. «Je crois que la raison pour laquelle j’ai connu du succès ici, c’est parce qu’il n’y a pas de scène soul. Il y a beaucoup de musique rock – et du très bon! –, mais pas le genre de truc qui me fait triper. Cela étant dit, les Belges font du merveilleux jazz!» 

Pour ce qui est des prochaines étapes que sa carrière franchira, elle laisse le soin à son label et à ceux qui l’épaulent de s’en occuper. Se soucier de stratégie et de business, très peu pour Selah Sue. Elle conclut: «Je ne veux pas me faire de bile avec des trucs que je ne contrôle pas. Tant mieux si le Canada apprécie ce que je fais. Si ça vend, je serai heureuse. Sinon, je sais que ma carrière en Europe est vraiment bien partie, je ne peux pas dire que je suis dans une mauvaise position. Donc, peu importe ce qui arrive, ce sera bien!»