Les 10 ans du Festival OFF : Guillaume Sirois se souvient
Il est directeur général du festival depuis deux ans, mais il a d’abord été bénévole. Des nombreux tatouages qui ornent sa peau de rockeur, gageons que le logo du OFF est encré sur son cœur.
«La première édition avait été organisée en un mois, à la dernière minute. C’était au plus bas du Festival d’été, quand Maman Dion et ses enfants avaient été programmés sur les plaines», raconte Guillaume Sirois, celui qui s’est d’abord impliqué au sein de l’organisation comme bénévole avant d’être sacré directeur général pour l’édition 2012. Né d’un mécontentement et d’un désir d’exploiter le créneau de l’émergence, l’événement parallèle au FEQ fondé par Bastien Gagnon-Lafrance et Martin Tétu joue aujourd’hui un rôle central dans l’écologie culturelle de Québec. «Ça prend des organisations comme le OFF pour que les artistes talentueux rentrent dans un niveau de production supérieur. Je pense qu’on démarre des carrières, au même titre que Pop Montréal par exemple.»
La première présence du Montréalais Patrick Watson à Québec il y a une décennie témoigne de ce désir de mettre les jeunes talents non encore découverts à l’avant-plan. «Le gars de la Galerie Rouge où était présenté le spectacle n’était pas convaincu après avoir écouté le démo. Il trouvait ça trop mollo.» La suite, on la connaît. Nombreux sont ceux qui se souviendront de son spectacle de l’an dernier au Pigeonnier, de la foule massée au-delà des hautes barrières pour cause d’espace manquant sur l’herbe du parc de la Francophonie.
Tremplin de choix pour les artistes locaux – qui occupent au moins 50 % de la programmation d’édition en édition – le Festival OFF avait fait une place au premier vrai band de Guillaume Sirois en 2004: Zoopsie, un projet rock funk duquel le principal intéressé garde de bons souvenirs. «Ma relation d’amour avec le OFF a commencé là.» Ça, c’était avant qu’on le connaisse avec CEA et Les Indiens qui ont d’ailleurs cartonné l’an dernier à la Salle Multi de Méduse.
Mais cette année, il faut voir quoi? «Je n’arrive même pas encore à concevoir qu’on a réussi à avoir Yamantaka // Sonic Titan en exclusivité à Québec. Tellement de programmateurs les convoitaient! Je suis aussi très fier de présenter le nouveau projet de Poirier, Boundary, qui est artistiquement tellement intéressant selon moi.» Sans parler d’Odile Dupont et de Garoche ta sacoche, trois filles de Labeaume City qui ne tarderont par à percer, selon lui.
Festin d’avant-garde
Quatre soirées et des centaines de musiciens en provenance de Québec, du Québec, du Rest of Canada, de l’Australie et de l’Irlande. Fraîchement retraité de la politique, Jean-Martin Aussant (alias JMA) montera sur la scène du Studio d’Essai de Méduse avec son piano le 6 juillet. Une curiosité, certes, mais qui fera sans doute courir les foules puisque le quatuor électro disco pop montréalais Le Couleur jouera dans la pièce d’à côté une demi-heure plus tard. Au rayon hip-hop, on encercle dans l’agenda la soirée du 4 juillet pour la réunion de la crème dans le genre avec Eman (Alaclair Ensemble, Accrophone), MC Phylis accompagné du beatmaker Maxime Robin et des finalistes des dernières Francouvertes: les Dead Obies. Côté jardin, impossible de passer sous silence la performance en plein air de La Bronze le 5 juillet, un tour de chant agrémenté de danse contemporaine.
Festival OFF
Du 3 au 6 juillet
Info et programmation complète sur quebecoff.org