Elephant Stone : Sur les épaules de géants
Musique

Elephant Stone : Sur les épaules de géants

Quelque part entre les hommages, inspirations et références, le collectif «hindi rock» montréalais Elephant Stone s’est taillé son propre son.

Près de six mois après le dévoilement d’un second album homonyme, le chanteur Rishi Dhir et ses frères d’armes d’Elephant Stone sont toujours satisfaits de l’oeuvre qu’ils traînent sous le bras en tournée, mais demeurent songeurs. «On ne peut plus vraiment avoir d’attentes. Il y a tellement de groupes et tellement d’albums en circulation au même moment ces temps-ci. On ne peut tout simplement plus prévoir comment notre CD va s’en tirer», lance Dhir, philosophe, avant d’ajouter qu’«on ne peut pas se plaindre, par contre. L’album est quand même bien reçu dans les médias et en spectacle.»

Bien que cet album homonyme ne s’est pas hissé jusqu’à la liste des finalistes du prix Polaris 2013 (The Seven Seas, leur premier jet, s’y était inflitré en 2009), celui-ci aura tout de même permis aux éléphants de voyager et de précéder sur scène des amis (The Black Angels, que Rishi Dhir accompagne parfois au sitar) ainsi que des légendes vivantes (The Zombies lors d’une série de concerts à SXSW). «C’était presque des retrouvailles en fait. À l’époque des Datsons (le groupe précédent de Rishi, ensuite connu sous le nom des High Dials), on a déjà fait la première partie des Zombies à New York», glisse-t-il, pas peu fier.

Outre les planches, Elephant Stone se tient bien occupé en travaillant sur du nouveau matériel ainsi que sur des reprises de The Doors et des Beatles qu’on retrouvera sur des compilations à venir. Le quatuor pousse même le clin d’oeil au-delà de la chanson ces jours-ci en préparant un spectacle hommage au groupe power pop culte Big Star. Un happening qui s’est manifesté de lui-même aux dires de l’instigateur. «Je voulais tout d’abord rendre hommage à Teenage Fanclub, en fait! Puis, lorsque j’ai appris qu’un documentaire sur Big Star allait finalement paraître, j’ai remis mon premier projet à plus tard. De toute façon, je suis également un grand fan de Big Star et j’ai recruté pas mal d’amis pour m’épauler là-dedans: Mikey de Priestess participe au groupe que j’ai monté pour l’occasion, tout comme Jace des Besnard Lakes ou encore Michael Feuerstack, par exemple.»

Il faut dire qu’Elephant Stone a déjà quelques références à la formation américaine. Sur son maxi The Glass Box (paru en 2010), Dhir signait Yesterday’s Gurl qui renvoyait au fameux September’s Gurl de Big Star. «Et le EP a été enregistré la semaine où on a appris la mort d’Alex Chilton de Big Star, en plus! Il y avait une drôle d’ambiance en studio, disons!»

Comme sa formation est associée à des artistes comme The Kinks – pour ses mélodies – ou George Harrison – pour les influences indiennes – depuis belle lurette, Rishi Dhir ne bronche pas lorsqu’on mentionne qu’une certaine nostalgie émane d’Elephant Stone… mais tient tout de même à se justifier. «J’écoute beaucoup de musique de toutes les époques. Je n’ai donc pas qu’un groupe ou deux en tête lorsque je compose. Mes influences ne se limitent donc pas qu’à des artistes du genre… mais, bon, je ne suis pas du genre à cacher mes influences. J’ai quand même grandi sur cette musique!», confie-t-il en terminant.

Projection du documentaire Nothing Can Hurt Me suivie de prestations d’Elephant Stone et d’un groupe hommage à Big Star. Samedi 13 juillet à la Sala Rossa dès 21h.