Radio Radio : Spécialement pour les enfants spécials
Radio Radio inaugure spécialement pour ses enfants spécials de fans, un service d’abonnement qui, chaque mois, déversera de la nouvelle musique dans leur boîte courriel.
«On aimerait que les gens s’abonnent à Radio Radio comme ils s’abonnent à GQ», lance Jacques Alphonse Doucet au sujet du service d’abonnement que le trio inaugurait en juin dernier. Pour 10$ par année, deux morceaux atterriront chaque mois dans votre boîte courriel sous la forme d’un paquet virtuel recelant également l’œuvre d’un artiste visuel (une toile de Renata Morales ou un vidéo de Chris LeBlanc, par exemple). «C’est une occasion pour nous de collaborer avec des gens qui ne sont pas dans notre entourage immédiat», se réjouit le rappeur qui décrit cette nouvelle plateforme comme un amusant canal dans lequel transvider des chansons qui, pour une raison ou une autre, ne se sont pas taillé une place sur un album officiel, et non pas comme ze remède aux souffrances de l’industrie de la musique.
Les fans du trio acadien ont déjà pu glisser dans leur lecteur mp3 l’inédite ode lubrique aux nananes 5 Cent Candy, la chute de studio de l’époque Cliché Hot Tune en masse, un remix de Ej savais pas mieux ourdi par le faiseur de beats montréalais Lunice, ainsi que French Forever, profession de foi envers le français et réplique d’une douce insolence au chroniqueur du Devoir Christian Rioux, qui était tombé à bras raccourcis sur les dandys l’an dernier en leur reprochant de nuire à la langue de MC Solaar. «Amenez-en des scandales, on va pouvoir répondre presque en temps réel», blague Doucet, en soulignant plus sérieusement que la possibilité de réagir à chaud à l’actualité et à l’inspiration du moment représente une des principales beautés de ce modèle.
En attendant les 10 000 abonnés que le MC appelle de ses vœux, les 10$ accumulés demeurent une source de revenus marginale (rien pour s’acheter un 9 piece luggage set flambant neuf), que Radio Radio entend mobiliser afin de financer d’autres projets (dont une éventuelle webtélé) sans avoir à piger dans les cachets de ses spectacles, un recours auquel il doit habituellement se résoudre. D’un point de vue marketing, le service d’abonnement s’inscrit surtout dans ce que le v.-p. d’une chaîne de magasins grande surface appellerait une «stratégie de fidélisation de la clientèle», et est pensé afin de solidifier les acquis en chouchoutant les fans, ces insatiables enfants «spécials» qu’Internet a accoutumés dès le berceau à un incessant flot de nouveautés.
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