Survol Festival de l'opéra : Déjà une tradition
Musique

Survol Festival de l’opéra : Déjà une tradition

La troisième édition du Festival d’opéra de Québec tire à sa fin, mais il reste de belles découvertes à faire. Et qui pourraient en surprendre plus d’un!

Au début de l’année, lors de la remise des prix Opus du Conseil québécois de la musique, l’excellence du travail du directeur général et artistique du Festival d’opéra de Québec, Grégoire Legendre, était largement reconnue alors qu’il était nommé «Directeur artistique de l’année» et que la présentation de l’opéra The Tempest de Thomas Adès dans une mise en scène de Robert Lepage était couronnée «Concert de l’année à Québec» et «Événement musical de l’année»! L’année précédente, à la première édition du festival, c’est une autre mise en scène de Robert Lepage, celle de Rossignol et autres fables d’Igor Stravinsky, qui avait remporté l’Opus du «Concert de l’année à Québec».

Il serait tentant de faire une prédiction pour la prochaine remise des prix Opus, alors que le rideau vient tout juste de tomber sur une nouvelle collaboration entre Lepage et le festival, qui nous a offert avec La Damnation de Faust, la plus grosse production d’opéra à Québec de ces 30 dernières années. Mais elle pourrait bien être coiffée au poteau par la production d’opéra la plus sulfureuse jamais vue par ici! En effet, la présentation de Powder Her Face de Thomas Adès (libretto de Philip Hensher) risque d’être assez décoiffante!

L’opéra raconte les frasques de Margaret Campbell, Duchesse d’Argyll dont le divorce en 1963 fit grand bruit, et à qui le jeune Thomas Adès (il avait 24 ans à la création en 1995) a rendu hommage en imaginant la première fellation mise en scène à l’opéra! La production que nous verrons, celle du New York City Opera présentée à la Brooklyn Academy of Music en février dernier (avec les mêmes voix et le même chef, Jonathan Stockhammer), bénéficie d’une belle distribution, en particulier dans le cas de la Dirty Duchess que la mezzo-soprano britannique Allison Cook incarne avec brio (merci YouTube!). Ses trois comparses, qui interprètent plusieurs rôles, sont Nili Riemer (soprano), William Ferguson (ténor) et Matt Boehler (basse). Pour public averti! (1er, 3 et 5 août, Capitole)

Dans un registre où le sulfureux sera sans doute un peu plus métaphorique, il y a ce programme assez spécial qui propose une collaboration entre la soprano Marie-Josée Lord, l’ensemble Quartango et le couple de danseurs argentins Fabian et Roxana Belmonte. On sait que la chanteuse a déjà enregistré des exemples de rapprochement entre le tango et l’opéra sur son plus récent disque chez ATMA (Yo Soy Maria, qui est aussi un titre d’Astor Piazzolla) et que le genre lui convient parfaitement, alors on peut se préparer pour une belle milonga. (4 août, Capitole)

Dans le genre «mélange prometteur», il y a aussi les Randolyriques, des randonnées sur le site huron de Tsonontwan (à Wendake), durant lesquelles le ténor Vincent Karche mêle «grand air» et «grands airs», tandis que les marcheurs qui l’accompagnent se transforment en chœur. (2 et 3 août)

Du grandiose au schocking en passant par le participatif, souhaitons que la tradition se poursuive longtemps!