Rentrée – Concerts : Renouveau scénique
Portée par l’ouverture aussi surprenante que nouvelle des médias mainstream – parlez-en à Louis-Jean Cormier – la «jeune» scène franco-québécoise vit des années fastes et la Vieille Capitale en ressent les effets. Survol d’un automne teinté bleu.
Saint-Joseph, l’avant-gardiste
Le Cercle sera – et cette année plus que jamais – le haut lieu des lancements, le bar chouchou pour tout artiste montréalais désireux de faire connaître son nouveau stock aux fins mélomanes du coin. C’est Alex Nevsky qui ouvre la saison des dévoilements d’albums le 3 septembre et sera suivi, quelques semaines plus tard, par l’ô combien talentueuse Klô Pelgag qui lèvera le voile sur L’alchimie des monstres, à paraître sous l’étiquette montcalmoise Abuzive Musik deux jours avant. Mieux encore: la sérieuse candidate au prestigieux prix Révélation de l’année à l’ADISQ offrira gratuitement sa musique le 26 septembre en formule 5 à 7.
Toujours au rang des vingtenaires prometteurs, les quatre gars de Mauves – des local natives qui ont jusqu’ici résisté à l’aimant montréalais – présenteront leur deuxième album complet le 23 novembre, un disque que les membres avouent déjà un peu moins beatlesque et davantage inspiré du psychédélisme de Foxygen et de Tame Impala. D’autres lancements à encercler en jaune: Webster le 15 octobre et Jimmy Hunt le 28 novembre, sans oublier le 500e spectacle des punks rockeurs de Mute le 5 octobre.
Entre les pierres
Épicentre du folk et de la chanson, le Théâtre Petit Champlain fait toujours une place égale aux piliers (Isabelle Boulay, entre autres, le 6 décembre) et aux musiciens qui sortent à peine leur tête de l’eau. La preuve ultime? Les Néo-Brunswickoises Les Hay Babies – gagnantes des plus récentes Francouvertes – qui se produiront le 26 octobre en double plateau avec Tire le coyote, un gars de Québec qui s’est laissé porter par l’esprit de Morricone pour la création de son plus récent disque en date. Le lauréat du prix SOCAN de la chanson francophone de la présente année – Keith Kouna en personne – proposera quant à lui un réarrangement de ses chansons pour un quintette jazz qui mettra ses mots en musique le 23 octobre au soir. Le 7 novembre, le TPC donnera aussi une chance à leur barmaid, la scénographe de formation se produisant sous le simple nom de Maude, une chanteuse folk qui s’impose de plus en plus (avec mérite) grâce à sa voix cristalline et ses riffs de guit’ tout en dentelle.
Les grands explorateurs
Toujours enclin à la découverte, le coordonnateur à la programmation du Palais Montcalm, M. Dominic Soutif, a cette année encore concocté une saison à l’image de sa soif de voyage. Premier arrêt: l’Inde, avec l’envoûtante Anoushka Shankar – la fille du mythique joueur de sitar Ravi Shankar et la sœur de Norah Jones – qui offrira sa vision actualisée de la musique traditionnelle indienne le 19 novembre. Sans oublier, bien sûr, Les Violons du Roy qui occupent cette année encore un rôle de premier plan entre les shows de Jill Barber (12 octobre), Sagapool (16 novembre) et Martha Wainwright (22 novembre).
Charme à l’européenne
Bien que spontanément associé au rock et ses dérivés, l’Impérial accueille aussi son lot d’artistes issus du Vieux Continent comme Bloc Party ou Robyn; des headliners de festivals et des artistes d’expérience qui sont encore trop peu connus chez nous comme Lou Doillon qui s’y produira le 18 octobre. Une chanteuse à la voix grave et pesante, issue de la royauté musicale française – sa mère, c’est Jane Birkin et elle a donc Charlotte Gainsbourg comme demi-soeur – viendra présenter l’acclamé album Places lancé l’an dernier. Notons aussi, en rappel, le passage de Louis-Jean Cormier le 23 novembre.
Rive-Sud
Impossible de passer sous le silence le passage de la tendre Gaële, celle que tous les fans de Marie-Pierre Arthur connaissent sans le savoir puisqu’elle cosigne presque toutes ses chansons. Elle présentera, en exclu’ dans la région, le tour de chant lié à l’album Téléscope le 22 novembre à l’Anglicane. Séance de rattrapage en vue avec une prestation intime des toujours candides et étonnamment drôles Sœurs Boulay le 16 novembre.