The Spleen : Ensemble, c’est tout
Libres et unis, les membres de The Spleen rompent l’attente en lançant enfin un deuxième album, Together and Free, à l’occasion des Jeudis branchés.
On avait presque fait notre deuil du deuxième album de The Spleen, tant sa parution tardait et tardait et tardait. Tiré par la locomotive des vidéoclips de All is Done et Get Over You, le succès du premier disque de la formation de Québec lancé la décennie dernière (en 2008), No More, compte parmi le genre de raisons qui donnent habituellement le goût à des musiciens de se magner les fesses. Qu’est-ce qui a pris autant de temps, les gars? «On a vraiment un très grand souci de bien faire les choses. Attendre nous a permis de choisir les bonnes chansons. On aurait fait un disque complètement différent il y a trois ans, on aurait choisi plein de chansons qui ne sont pas sur l’album finalement. C’est un risque qu’on a pris, mais on ne voulait surtout pas sortir un album juste pour sortir un album», explique le guitariste Julien Martel au sujet de Together and Free, pour lequel les services du réalisateur Pierre Curadeau ont de nouveau été retenus.
Toujours aussi marqué par l’influence d’une certaine brit pop – celle du refrain démesuré et de la mélancolie exacerbée –, ce deuxième album s’inscrit dans une très directe filiation avec son prédécesseur, si l’on excepte quelques touches plus musclées qui électrisent ici et là les chansons. «C’est certain qu’il y a un côté rock plus assumé», concède le chanteur et principal auteur-compositeur Francis Frenette, avant d’ajouter que le quintette devenu quatuor, dont sont aussi membres Steeve Marchand (basse) et Simon Roy (batterie), est aujourd’hui plus que jamais animé par une solide cohésion, d’où ce titre, Together and Free, la cohésion étant bien sûr la condition sine qua non de la liberté.
Parce qu’il ne contient que la substantifique moelle d’une soixantaine de maquettes, ce deuxième album pourra sans problème bénéficier dans 25 ou 30 ans d’une édition de luxe avec disque et bonus d’inédits, fait-on remarquer à la blague aux musiciens. «J’espère qu’on va se rendre là un jour, s’enthousiasme Martel. Tous ces croquis-là qui dorment, ça crève le cœur, mais il faut faire des choix. J’en ai encore plein sur mon iPod, des démos enregistrés n’importe comment dans le sous-sol. Il y en a qui sont vraiment bons.» D’ici là, The Spleen lorgne du côté du Canada anglais (avec lequel il a déjà un peu flirté) et des États-Unis.
The Spleen, Together and free (Polaris Records)
Lancement de 18h à 20h à l’occasion des Jeudis branchés le 19 septembre au Théâtre Petit Champlain
Spectacle complet dès 20h