Si le public a longtemps pu compter sur la radio publique pour entendre des orchestres symphoniques, cette époque semble bel et bien révolue. Ce sont les orchestres qui doivent aujourd’hui rivaliser d’ingéniosité pour rejoindre le public, une situation qui n’échappe pas au directeur musical de l’Orchestre symphonique de Québec: «Je trouve ça assez affligeant que la radio publique ne diffuse pratiquement plus de musique classique, parce que la radio est quand même un vecteur important de diffusion de la culture. Si les personnes qui dirigent ces stations estiment que ce n’est plus nécessaire de diffuser ces musiques, je pense que c’est une faute grave. J’ai vu récemment, comme tout le monde, que l’on coupait la diffusion de l’opéra du samedi à Radio-Canada. Eh bien… je trouve ça nul. Il y a des gens qui ne peuvent pas se déplacer pour aller à l’opéra, ou qui ne peuvent pas s’offrir des places, et qui pouvaient satisfaire leur passion par le biais de la radio, alors c’est dommage.»
De son côté, Fabien Gabel fait ce qu’il faut pour rapprocher l’OSQ de son public, donnant l’un de ses premiers concerts au Grand Théâtre avec DJ Champion ou, plus récemment, faisant la mise au jeu dans un match des Remparts! «Je crois que c’est bien d’aller à la rencontre des gens, ce n’est pas forcément le même public qui va voir un match de hockey et qui vient au concert, alors on est heureux de leur montrer qu’il existe un grand orchestre à Québec, de surcroît le plus vieil orchestre du Canada! Nous faisons cette série qui permet d’allier les musiques symphonique et pop, rock, ou électronique, et souvent, les gens qui assistent à ces concerts n’ont jamais entendu un orchestre live, ce qui est quand même une expérience extraordinaire. Je crois que les gens voudront la répéter avec du répertoire plus traditionnel.»
Rendre l’orchestre accessible, ça passe aussi par le prix des billets, et l’OSQ fait aussi ce qu’il faut de ce côté-là. Le maestro insiste: «Il faut souligner que nous avons des billets de concert pour les moins de 30 ans qui sont presque moins chers qu’une place de cinéma!» En effet, il n’y a guère de raisons de s’en passer!