Avec pas d’casque : Retour sur terre

«Ce n’est vraiment pas une tournée parmi tant d’autres!», s’exclame le musicien et réalisateur habituellement discret (du moins, sur les planches). En plus de cumuler les concerts présentés à guichets fermés – autant dans les grands centres que dans des salles plus intimistes situées en terrains moins connus -, Vaudreuil et ses collègues Stéphane Lafleur, Nicolas Moussette et Mathieu Charbonneau se disent touchés par la qualité d’écoute du public. «Je me rappelle d’un concert présenté à la Sala Rossa à Montréal. Mathieu et moi, on s’est dévisagé tellement on était surpris par l’écoute des gens. Ils étaient vraiment là pour “ça” et non pas pour juste “y être”. Je ne sais pas si c’est compréhensible. Je n’ai jamais ressenti ça de ma vie. On était sur la scène… et bouche bée entre les tounes par ça. On s’est imprégné de ce feeling, en sachant que c’était un moment dans nos vies qui n’arriverait pas 1000 fois par la suite.»

«Si tu savais comme l’esprit d’un homme peut faire du millage sur pas grand-chose»

Si le collectif est – bien évidemment – satisfait du succès remporté par Astronomie (aussi nommé dans la catégorie meilleur disque folk au gala de l’ADISQ 2012 en plus de récolter deux prix au GAMIQ de la même année), Joël, lui, est également soulagé que le groupe a renchéri avec Dommage que tu sois pris en février dernier, un mini-album rassemblant des pièces qu’Avec pas d’casque cultive depuis un moment. «Je suis content qu’on ait fait un mini-album par la suite, car on a dû faire des choix plates et enlever des tounes qu’on aimait pour qu’Astronomie soit plus cohérent de A à Z. Dommage… fait en sorte que malgré ces choix difficiles, ces chansons-là ne sont pas perdues: elles vont quand même “vivre” en show et ailleurs.»

Du même coup, Dommage que tu sois pris a permis au quatuor de faire table rase. Une décision qui plait bien à Vaudreuil. «Pour la première fois dans l’histoire du groupe, on a fini un album et on n’a rien à partir de ce moment-là. Quand on a terminé Dans la nature jusqu’au cou, par exemple, on avait déjà Défrichage et d’autres chansons qui pourraient se retrouver sur un prochain album. Alors que lorsqu’on a terminé l’enregistrement de Dommage que tu sois pris, on n’avait plus rien qui “traînait”. On n’avait pas de toune qu’on considérait, par exemple, comme la première du prochain disque. C’est vraiment motivant. Ce qui va venir doit être trouvé.» Plus tard, le musicien mentionnera qu’Avec pas d’casque prévoit se remettre à la création en décembre. «C’est niaiseux, mais juste ce qui se passe dans la van – ce qu’on écoute comme musique, nos sujets de discussion – et ce qui se passe pendant les soundchecks risque d’inspirer le prochain disque.»

Joël fait dire

Outre un retour à l’écriture et à la composition, Vaudreuil sera aussi happé prochainement par la scénarisation de La montage qui respirait, un projet qu’il caresse depuis des années et qui recevait, en août dernier, du soutien de la Société de développement des entreprises culturelles. «C’est le film que je veux voir depuis mes 14 ans et que je n’ai toujours pas vu: c’est-à-dire un long métrage fantastique animé québécois qui n’est pas pour enfant!» Mine de rien, l’oeuvre devrait réunir des visages connus pour les fans d’Avec pas d’casque. «C’est une autre job entre amis, car c’est une démarche que je trouve importante. Je scénarise, dessine et réalise alors que Nicolas Moussette va intervenir à titre d’animateur. J’ai aussi engagé un conseiller à la scénarisation qui est… Stéphane Lafleur!» Le courant faible de la rivière, un court-métrage d’animation présenté au Festival du nouveau cinéma le mois dernier auquel Julien Corriveau des Appendices et Gaston Lepage participent, donne un avant-goût de l’esthétique de son film à venir.

Les dernières prestations pour Astronomie risquent aussi d’être particulières selon Vaudreuil alors qu’Avec pas d’casque s’associera à nouveau à Simon Trottier du ténébreux groupe folk bluesy Timber Timbre. «Il va nous accompagner pour le reste de la tournée pour “pimper” le son! C’est le maître du mood. Tu lui donnes juste une slide guitar ou une basse pis ta toune vient d’atteindre un autre niveau. En fait, Il fait juste monter sur scène pis c’est déjà meilleur!», conclut Joël en rigolant.

En concert le 9 novembre au Théâtre Outremont dans le cadre de Coup de coeur francophone ainsi que le 23 novembre à Québec au Petit Champlain. Plusieurs autres spectacles sont aussi annoncés sur avecpasdecasque.com.