Éric Goulet à Coup de coeur francophone : La force de la transparence
Musique

Éric Goulet à Coup de coeur francophone : La force de la transparence

Tout juste sorti de studio, où il a réalisé le dernier disque de Michel Rivard, Éric Goulet retrouve le chemin de la scène dans le cadre du Coup de coeur francophone.

«Le plus beau commentaire qu’on peut me faire lorsque je réalise un disque, c’est lorsqu’on me dit: « C’est toi qui a fait la réalisation de l’album? Ça paraît tellement pas! » Dans ce temps-là, je sais que j’ai fait une bonne job.»

Au bout du fil, Éric Goulet a des allures de vieux sage. Il faut un beau mélange d’expérience, de confiance en soi et d’humilité pour être fier de son travail lorsqu’il ne paraît pas. Or, l’ex-leader de Possession Simple et des Chiens, aussi derrière le pseudonyme Monsieur Mono et réalisateur en demande (WD-40, Vincent Vallières, Yann Perreau, Alexandre Belliard), démontre la logique de son raisonnement. «Les musiciens ont souvent tendance à choisir un réalisateur en fonction du son d’un autre disque qu’ils ont aimé. Ce n’est pas un mauvais réflexe, mais je considère que la plus belle qualité d’un réalisateur est sa transparence. Autrement, tous les groupes qui travailleront avec lui auront le même son. Au départ, j’étais un gros fan de Daniel Lanois (U2, Peter Gabriel, Bob Dylan, Neil Young), mais je me suis tanné parce que ses réalisations sonnent souvent de la même manière.»

Pour Éric Goulet, qui lançait un premier album country, Volume 1, il y a deux ans, un réalisateur ne travaille pas pour se faire un nom, mais pour mettre l’artiste à l’avant-plan. «Ma job est de veiller à ce que toutes les étapes soient pensées pour tirer le maximum d’un groupe ou d’un artiste. Mon but est de m’assurer que l’essence de l’artiste ne soit jamais diluée, qu’on en conserve toute la saveur.» C’est d’ailleurs lui qui avait conseillé aux Soeurs Boulay, peu de temps avant leur victoire aux Francouvertes en 2012, de jouer en formule duo sans aucun artifice pour préserver leur authenticité.

Goulet avoue toutefois que la compétition se fait plus présente dans le petit milieu québécois des réalisateurs d’album, alors que de nombreux musiciens arrondissent leurs fins de mois derrière la console (Olivier Langevin, Louis-Jean Cormier, Philippe B, Dany Placard). «Un peu comme moi, ces gars-là ont appris le métier sur le tas, souvent parce qu’ils devaient réaliser leurs propres disques faute de moyen. Je comprends leur démarche, mais un bon musicien ne fait pas nécessairement un bon réalisateur. C’est sur la durée qu’on évaluera le talent de chacun.»

En attendant, Goulet n’est pas à plaindre, lui qui sort tout juste du studio montréalais Piccolo où il a enregistré Roi de rien, le dernier Michel Rivard. «C’est pas tous les jours qu’on a la chance de travailler avec un musicien que l’on admire depuis des décennies, mais comme Michel est venu me chercher, j’avais les coudées franches pour bien travailler.»

Avant de retourner en studio, cette fois avec la gagnante du Festival de Petite-Vallée en 2004, Dominique Bouffard, Éric Goulet montera sur les planches du Divan Orange, à l’invitation de Coup de coeur francophone, pour un survol de ses 27 ans de carrière en compagnie de musiciens qui l’accompagnent sur son Volume 1: Rick Haworth à la guitare et pedal steel, Mark Hébert à la basse, Vincent Carré à la batterie. «On jouera un peu de tout, mais faut pas s’attendre à un son country. Ce sera plutôt électrique comme concert», prévient le chanteur qui lancera son deuxième album country, Volume 2, au début de l’an prochain.

Le 12 novembre à 22h au Divan Orange dans le cadre du Coup de cœur francophone