VioleTT Pi : C'est ça que j'm
Musique

VioleTT Pi : C’est ça que j’m

Qui sont les modèles de VioleTT Pi? James Cameron et le Big Mac. Explications en compagnie d’un auteur-compositeur accro au zapping.

Nous diagnostiquions en mars dernier à VioleTT Pi, au moment de rédiger la critique de son premier album eV, un sérieux trouble de l’attention, médicale exagération servant à souligner le fou foisonnement d’idées faisant rage au cœur de ses tout aussi folles chansons qui changent de direction chaque 30 secondes. Loin de s’en offusquer, celui qu’on appelle à la ville Karl Gagnon endosse en souriant le verdict. «J’appartiens à la génération du zapping. Quand on se tanne, on ferme la fenêtre ou on change de poste», explique-t-il.

Alors qu’un grand nombre de ses contemporains empruntent le long fleuve tranquille des morceaux qui débutent au point A et se terminent au point B, le théâtral trublion aux cheveux mauves préfère diffracter ses histoires de passion et de déséquilibre en un schizophrénique kaléidoscope où pop, électro, punk et métal se coudoient, passant du point A au point Z pour revenir au point B sans que le mal de cœur guette l’auditeur. «C’est mon but de mixer des ingrédients qui ne semblent pas d’emblée aller ensemble. Je lisais le livre de recettes de Joe Beef [un restaurant montréalais] récemment, et le chef disait que si tu veux faire une recette parfaite, il faut que tu te bases sur le Big Mac, parce que toutes les saveurs – acide, sucré, amer – sont prises en charge et sont bien balancées. Tu as le goût d’y retourner, parce que c’est une solution parfaite.»

Au sujet de ses textes surréalistes peuplés de filles aussi désirables qu’excentriques avec qui le chanteur/narrateur traverse immanquablement d’improbables péripéties (extrait de Marie Curie: «On a attaché le dentiste pour sa machine à rayons X / Et on a fait des photos en souriant comme des enfants»), Gagnon plaide la fascination pour l’autre sexe ainsi qu’un désir de divertir. «Il arrive souvent que je rencontre une personnalité tellement forte que je n’ai d’autre choix que d’en faire un tableau. Je transpose la beauté de la fille en musique et en paroles. Ensuite, j’essaie d’insérer l’histoire d’amour dans une histoire plus grande, comme dans un film d’action style Titanic ou Avatar [de James Cameron]. Ou j’incorpore à l’histoire d’amour un sujet donné. Dans le cas de Marie Curie, j’ai fait une chanson sur la radioactivité.» Une des meilleures chansons sur la radioactivité qu’il nous ait été donné d’entendre, a-t-on besoin d’ajouter.