American Idiot : Broadway Punk
Musique

American Idiot : Broadway Punk

L’opéra rock American Idiot s’arrête à Montréal et à Québec. Le punk version comédie musicale!

Disque concept conçu par le trio pop-punk Green Day en 2004, American Idiot était destiné à aboutir sur scène. Écrit par Billie Joe Armstrong -leader du groupe – et le metteur en scène Michael Mayer, l’opéra punk a débuté en 2009 à Berkeley en Californie avant de prendre l’affiche sur Broadway en mars 2010 pour se terminer en avril 2011 et se transformer presque aussitôt en une version pour la route. Depuis plus de deux ans, la tournée American Idiot a visité une bonne partie des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni ainsi que Tokyo et Séoul et s’arrêtera donc sous peu pour la première fois au Québec.

Avec dix-huit acteurs et cinq musiciens (deux guitares, basse, batterie, clavier/accordéon) sur scène plus un décor volumineux (un mur de 40 télés entre autres), American Idiot est loin de l’esthétisme DIY petit budget propre au punk. C’est un spectacle à grand déploiement dont les coûts de production ont été sensiblement réduits, car à l’origine ils oscillaient entre 8 et 10 millions.

Américains moyens

«L’histoire est centrée sur trois amis vivants dans une petite ville de province et qui veulent en sortir, Johnny, Will et Tunny», détaille Casey O’ Farrell qui joue le rôle de Will, l’un des trois protagonistes. «Les trois décident de finalement partir, mais l’un d’eux, Will que je joue, décide de rester, car sa copine est enceinte. Les deux autres aboutissent donc dans la grande ville et, après peu, Tunny s’engage dans l’armée pour être bien vite envoyé en Afghanistan, où il est sérieusement blessé. Seul, Johnny sombre dans les excès et se retrouve pris entre son alter ego autodestructeur St-Johnny et sa petite amie qui, n’en pouvant plus, rompt avec lui. De son côté, Will, jeune père, ne fait rien de sa vie et sa copine le quitte à son tour pour se retrouver éventuellement avec une rock star. Tunny, amputé, tombe amoureux d’une infirmière et retourne dans sa petite ville avec elle où il retrouve Will et finalement Johnny», résume l’acteur qui a fait ses classes sur Broadway. «En fait, c’est surtout l’aventure de trois amis et ce qu’ils ont vécu au cours d’une année, découvrant au final les valeurs de la famille et l’importance de leurs racines puisqu’ils reviennent tous là où ils ont grandi. Il n’y a pas vraiment de grande morale ni de messages. Tous peuvent se reconnaitre parmi les personnages. Le rôle des femmes est aussi très important, car ce sont elles qui démontrent le plus de caractère dans cette histoire. La vision un peu machiste des trois protagonistes va donc évoluer au fil du spectacle. L’idée est de simplement élever les consciences, rendre les gens moins abrutis».

L’idiot américain dans cette histoire, c’est un peu tout le monde, c’est ici Will, Tunny et Johnny qui représentent un échantillon de l’Américain moyen. «Après toutes ces longues tournées je te dirais que nous sommes tous des idiots, rigole Will O’ Farrell. Les gens sont tellement intolérants face aux autres, face aux changements. Les médias et le gouvernement ont réussi à les rendre craintifs, durs et méchants. Certains membres du public quittent souvent la salle en milieu de spectacle, car ils ne voient que des acteurs qui crient des insultes, mais ils ne réalisent pas qu’il s’agit d’une histoire touchante de personnes qui veulent justement être autre chose que des abrutis. J’ai réalisé après toute cette tournée que nous avons faite à l’étranger que les gens devraient vraiment apprendre à mieux connaître leur communauté, leur culture et celle des autres».

American Idiot est présenté le 2 janvier au Grand Théâtre de Québec ainsi que les 4 et 5 janvier 2014 à la Place des Arts à Montréal. Détails sur evenko.ca.