Pascal Asselin : L’année de tous les possibles
Le temps des tourtières n’a pas permis repos et mise à off du cerveau pour Pascal Asselin. Masochiste? Ce serait mal le connaître.
Pascal est trop passionné, et pas question de ralentir la cadence même s’il vient tout juste d’obtenir son plus gros contrat: celui de papa. Avec déjà quatre albums complets parus sous le nom de Millimetrik et plus de dix années de carrière répertoriées sur son Bandcamp, le tricoteur de rythmes de Québec n’a pas dit son dernier mot.
Oui, il y aura de l’électro-instrumental. Bien sûr, Asselin sévira encore comme batteur au sein du groupe stoner rock Les Indiens. Mais sa polyvalence atteindra cette année des sommets puisqu’il se frottera – aux côtés d’un certain Richard Breuil, un ancien collègue de la maison de thé Camellia Sinensis – à la musique de relaxation dédiée aux centres de spa et de massothérapie. Vous avez bien lu.
«C’est un créneau que presque personne n’exploite au Québec ou à Québec.» Oui, mais attends, est-ce que tu le fais comme job alimentaire mon Pascal? «Non, ça me fait vraiment tripper. J’ai grandi en écoutant de la musique new age avec ma mère. J’aime encore ça. Même que je peux déjà te dire que les vocals [assurés par la chanteuse lyrique Julie Tremblay] seront inspirés par Enya.» Un disque qui sortira en février.
Mais revenons à nos moutons
Le retour aux sources de Pascal n’aura pas pour effet de ralentir sa production presque devenue routinière au fil du temps, entre deux DJ sets sous le nom de Princesse au bar le Sacrilège dans le quartier Saint-Jean-Baptiste à Québec.
Au printemps, Millimetrik sera de retour sous sa forme originale et sans voix d’accompagnement ni beat à consonance rap, comme ce fût le cas en 2012 avec Read between the rhymes, un disque mis en nomination dans la catégorie hip-hop au dernier gala de l’ADISQ en date.
Intitulé Lonely Lights – parce qu’un titre en anglais est toujours plus vendeur pour l’extérieur – le nouvel effort du gars de Québec se téléversera en mai et ne sera toutefois pas lancé par le biais d’un spectacle conventionnel. «J’avais envie de faire quelque chose de différent. Ce sera un parcours, une promenade nocturne urbaine avec des postes d’écoute. La scénographie sera pensée par Jocelyn Pelletier», homme de théâtre de la Vieille Capitale pour qui le musicien a déjà composé des trames sonores originales.
Toujours au rayon plein air urbain, notons aussi la participation d’Asselin à la Nuit Blanche du Carnaval de Québec le 1er février. Un contrat qui visera à réchauffer la foule par des DJ sets entre les performances des autres musiciens, suivis d’une performance solo au lever du soleil. «Ça va me rappeler le temps où je mixais dans les raves.»
Karma de caméléon
Ça bouge aussi au rayon rock. Dans quelques jours, il ira se dorer la couenne de simili-rouquin avec bien de la crème solaire (on l’espère) dans le désert californien. Comme Arctic Monkeys et les Foo Fighters l’ont fait avant lui, il ira enregistrer un album au Rancho De La Luna de Joshua Tree, accompagné de ses amis Guillaume Sirois, Michel Groleau et Alex Beaulieu, les membres du groupe Les Indiens. But du voyage: enregistrer un nouveau EP de quatre à six titres en une semaine seulement. Un mini-disque qui sera lancé au printemps.
Et comme si ce n’était pas assez, Asselin bosse aussi sur un nouveau projet avec son ami Thomas B. Martin, le même qui joue dans Mom Jeans et qui dessine toutes les affiches du Pantoum. «Ça, ma blonde va l’apprendre en lisant l’article. Mais c’est OK, tu peux l’écrire. Je vais gérer.»
Sans parler de ses collaborations sur l’album de Bob Bouchard (CEA) et sur les beats du prochain effort de Filon d’art. On est essoufflé rien qu’à l’écrire.