Passwords : Mot de passe: liberté
Musique

Passwords : Mot de passe: liberté

Mené par les guitaristes Thomas L’Allier et le très en vue Emmanuel Éthier, Passwords lance Foreign Pleasures, un nouveau maxi convainquant. 

Avant même de devenir le bras droit de Jimmy Hunt, de réaliser le dernier Peter Peter ou d’accompagner Coeur de pirate en tournée, le guitariste Emmanuel Éthier se donnait cœur et âme au sein de Passwords, un groupe qu’il a fondé avec le chanteur et compositeur Thomas L’Allier alors que les deux fréquentaient encore l’école secondaire.

Or, malgré les demandes fusant de toutes parts, Éthier a toujours maintenu son attachement envers Passwords qui lançait son premier disque homonyme en 2011, un album rock folk indé favorablement reçu par la critique. Trois ans plus tard paraît Foreign Pleasures, un maxi de quatre titres prouvant que Passwords est là pour rester.

Assis en face de L’Allier et Éthier dans un appartement montréalais, la question s’impose. Comment préserver l’unité au sein d’une formation née il y a presque 10 ans, alors qu’un de ses membres est entre-temps devenu la nouvelle coqueluche d’une scène musicale bouillonnante? «En s’assurant que le musicien en question continue d’avoir du fun et ne se sente pas pris à la gorge, lance Thomas L’Allier. En gros, il faut lui laisser de l’air même si ça implique de ralentir les activités du groupe.»

Sincère, Thomas L’Allier a beau avoir vécu quelques épisodes de jalousie au départ, Éthier et lui sont trop amis pour vouloir nuire à l’autre. Et à entendre parler avec passion le guitariste en demande, on comprend que la stratégie fonctionne. «Passwords, c’est une famille avec qui tout est permis, explique Éthier. J’ai pas de pression. Je peux me laisser aller dans mes influences, me faire plaisir et inventer la musique que j’aimerais entendre dans mon iPod lorsque j’ai fait le tour de ma playlist.»

«C’est certain que notre mode de travail a changé, poursuit L’Allier. Comme on voit Emmanuel moins souvent, je compose davantage avec mon frère Philippe. Et quand Emmanuel vient nous joindre au local de répétition, on lui montre nos nouvelles chansons afin qu’il y amène son regard extérieur.»

Première chanson du maxi, la sensuelle Invitations To Love, avec ses nappes de clavier à la Roxy Music période Avalon, découle de ce processus. «Au départ, la chanson était très rapide dans un esprit cock rock à la Mötley Crüe. Ça nous faisait bien rire. Puis quand Emmanuel l’a entendue, il nous a demandé à quoi elle ressemblerait si on la jouait lentement. Ç’a a donné Initiations To Love dans laquelle nous avons même ajouté un sampling de trompette ultra cheezy, mais qui fonctionne parfaitement.»

«Ça fait parti de notre notion de plaisir, précise Éthier. On ose se lancer dans des idées farfelues à la base, mais qui trouvent leur crédibilité en les assumant jusqu’au bout.»

Cock rock, Roxy Music, saxophone racoleur… voilà de quoi déstabiliser les fans du premier album de Passwords, alors que le groupe évoluait dans une mouvance rock folk indé à la Plants & Animals ou Half Moon Run. Relevées de claviers aux sonorités 80s, les nouvelles chansons de Passwords sont aujourd’hui plus rock ou carrément sensuelles. Pour Emmanuel Éthier, «c’est ce qui arrive quand tu composes au gré de tes influences. On écoute tellement de musique. Les artistes qui se concentrent sur un seul genre musical se privent d’une liberté artistique nécessaire.»

Concert lancement le 17 janvier au Il Motore. Cliquez ici pour consulter la page Facebook de l’événement.

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