Mark Berube : Petites histoires imagées
Musique

Mark Berube : Petites histoires imagées

Mark Berube, l’artiste originaire de Montréal qui a passé une partie de son enfance au Swaziland en Afrique du Sud, s’est entretenu à partir du Costa Rica avec Voir à propos de son album Russian Dolls.

Il y a ce paradoxe avec Mark Berube. D’ailleurs, son dernier album paru en novembre 2013, Russians Dolls, en fait foi. D’entrée de jeu, la chanson éponyme de l’album englobe la majorité des thèmes abordés tout au long du disque pour ensuite laisser chacun d’eux s’envoler en toute liberté. Ce fameux paradoxe où cohésion et dispersion font un tout. « Lorsque j’étais en train de composer les paroles et tout, j’ai eu l’idée avec Kristina Koropecki de faire un montage avec tout ce qui s’en vient après, d’expliquer Mark Berube, joint via Google Hangout en direct du Costa Rica. J’ai donc voulu tout mettre ça dans la première chanson afin de faire des petites histoires avec ces images-là pour préparer l’auditeur à ce qui allait se passer et du même coup, pour essayer une nouvelle façon de composer une chanson. »

Au fil de ses albums précédents, on avait déjà remarqué chez Berube ce souci de pousser l’exercice d’écriture jusque dans ses moindres confinements, mais en ce qui a trait à Russian Dolls, tout indique que l’auteur-compositeur-interprète a découvert de nouveaux territoires. Une résidence de six semaines au Centre d’Art de Banff l’aura grandement aidé en ce sens. « Juste de pouvoir se dire qu’on a le temps d’approfondir complètement ses idées, je n’avais jamais eu ça dans ma vie. C’était dans un petit chalet dans le bois et je pouvais m’y consacrer à 150%, c’était incroyable. En arrivant là, j’avais déjà beaucoup d’idées et j’avais traîné avec moi des enregistrements sur mon iPhone. J’avais quelque chose comme 130 idées et je les ai toutes écoutées pour en sélectionner une vingtaine sur lesquelles j’allais travailler. » Au final, ce sera près de la moitié des titres de Russian Dolls qui y verront le jour.

On se rappellera aussi que lors de la sortie de son album précédent en 2011, June in Siberia, Montréal était plus que jamais sous les projecteurs internationaux. Comme Berube n’a jamais cessé de voyager ses chansons, que ce soit en sol américain ou en terres européennes, a-t-il constaté une espèce de retour à la normale quant à la « fièvre montréalaise »? « C’est drôle parce que lorsque je parle avec notre manager en Europe, je remarque que pour les promoteurs là-bas, Montréal est devenu comme un brand. Avec n’importe quel genre de musique, si tu viens de Montréal, c’est comme un truc qui explique que la qualité est là. Très souvent, ils veulent même mettre sur les affiches une notice du genre « de Montréal ». C’est quand même impressionnant. Je ne connais pas une autre ville qui est devenue un brand de ce style. Peut-être bien New York, mais je ne crois pas avoir vu ça en fait. Donc même si cet engouement pour Montréal a débuté vers 2004, il y a toujours quelque chose de spécial d’associé à la ville dix ans plus tard. »

Ironie du sort, Mark Berube sera de passage le 1er février dans une autre ville associée à un son bien à elle, Sherbrooke. Ce sera donc un rendez-vous au Boquébière afin de voir se déployer sur scène l’univers de Russian Dolls.