Mordicus : Durs comme le rock
Faire tourner la roue du rock. C’est la mission à laquelle la formation Mordicus a choisi de se consacrer avec son nouvel album Cri primal.
En dix ans de carrière, Mordicus en a vu de tous les couleurs. Alors qu’on les a connus au tout début en tant que Midnight Tramp, les membres du groupe se sont ensuite métamorphosés en Mockin’ Birds pour ensuite se tourner vers un répertoire francophone sous le nom de plume de Mordicus. Le groupe qui a conquis de nombreux fans dans sa région d’origine du Saguenay-Lac-Saint-Jean est maintenant prêt à s’attaquer à la province.
Bien que ce ne soit pas la première fois que l’on anticipe le grand envol pour la formation, les deux leaders du groupe, Max Desrosiers et Martin Moe, voient les années passer sans une seule trace d’amertume. Leur premier contrat de disques avec C4, qui fut relégué aux oubliettes suite à une réorientation de la compagnie, ne leur aura servi qu’à trouver une équipe de choix avec L-Abe et du même coup, à peaufiner Cri Primal pour en arriver à un résultat digne des ligues majeures. «On a enregistré l’album en novembre 2012, donc il est resté en veille pendant plus d’un an, d’expliquer Max. C’est arrivé à plusieurs reprises que je l’écoutais et que je me disais qu’il ne pouvait pas rester dans un ordinateur. Je t’avouerai que j’ai failli jeter l’éponge quelques fois, mais au fil du temps, on l’a réécouté, on a changé l’ordre des chansons, on s’est permis de réfléchir à la pertinence de chaque pièce et on s’est même payé le luxe de faire deux pochettes. On n’a donc aucun doute quant au disque qu’on livre.»
À l’origine, Olivier Langevin était censé être derrière la console afin de réaliser le tout, mais ce sera finalement Ryan Battistuzzy qui aura hérité du projet. Le réalisateur, qui n’en est pas à sa première collaboration avec Mordicus, est arrivé à donner à la formation ses sonorités bien à elle. «On n’a pas la prétention de vouloir réinventer le rock, de confier Moe. On veut juste faire tourner la roue. Le but, c’est de faire du rock et pour arriver à ça, il faut avant tout avoir du fun. Et puis, on a lu toutes les critiques précédentes à notre égard et on deal très bien avec ça. On le sait qu’on ne fait pas de la musique engagée et qu’on a un son qui se rapproche beaucoup plus de ce qui se fait en Angleterre que de la mode actuelle ici. Et sérieusement, on pense que les gens ont besoin d’un retour au rock. Quant aux paroles, on les écrit sans trop virer fou. En fait, elles sont tellement faciles à comprendre qu’on ne les a même pas mises dans la pochette du disque.»
En dix ans de collaboration, les Jagger-Richards du Saguenay ont eu la chance d’évoluer dans une industrie qui a énormément changé en peu de temps. Avec les ventes de disques qui sont constamment en chute libre, est-il possible de ne pas sombrer dans le cynisme? «C’est vrai qu’en 1990, c’était encore possible de devenir millionnaire en faisant du rock, de souligner Max. Ça fait chier, mais en même temps, on ne peut pas vraiment rien faire contre la direction que les choses prennent. Et puis, oui on veut en vendre disques et il existe encore des gens qui en achètent. Mais même si j’apprends que quelqu’un a téléchargé illégalement un de mes albums, je me dis qu’il écoute notre musique et qu’ultimement, il finira par venir à nos shows et à faire découvrir aux autres ce qu’on fait. Le but, c’est de laisser un héritage.»
» Écoutez Cri primal en entier sur voir.ca
Lancement au Sous-Bois de Chicoutimi le mardi 4 février et au Divan orange à Montréal le 5 février.