Alexandre Désilets : Pop fiction
Musique

Alexandre Désilets : Pop fiction

De la pop subversive. Voilà le programme auquel nous convie Alexandre Désilets avec son troisième album intitulé Fancy Ghetto.

Dans l’imaginaire collectif, la notion d’album concept est intimement liée au rock progressif. Or, Alexandre Désilets démontre avec Fancy Ghetto qu’il est possible de mettre en chanson un univers tout en s’adressant à la fois à la tête et aux corps. Au cours des 10 pièces qui composent le dernier opus de Désilets, on y fait donc la rencontre d’une faune urbaine où des personnages redéfinissent le romantisme, et ce, dans le même espace-temps.

À cet effet, on doit cette ligne narrative à Mathieu Leclerc, celui qui a cosigné les textes du disque tout comme il l’avait fait lors de l’album précédent de Désilets, La garde. «Je savais que ça allait être quelque chose qui bouge et qui danse et qui implique une espèce de nightlife, d’expliquer Alexandre Désilets. Mais même là, je trouvais ça très large et me demandais comment je m’y prendrais pour donner vie à ça. Alors Mathieu est arrivé avec cette idée géniale de faire un truc qui se passait en une seule nuit, entre le coucher et le lever du soleil. On voulait que ce soit urbain et contemporain, mais aussi très romantique dans le sens propre du terme. C’est de la grosse romance.»

Les antihéros qui habitent chaque pièce ont donc un point en commun: l’urgence de tout donner ce qu’ils peuvent afin de conquérir le cœur d’une princesse de la nuit ou même d’une waitress.

Mais au-delà des textes, on ne peut passer sous silence l’enrobage musical qui risque fort bien d’aller chercher aux tripes les auditeurs, et ce, dès la toute première mesure à la rythmique contagieuse de la chanson Au diable. Selon Désilets, qui a coréalisé l’album avec François Lafontaine, le choix de procéder à l’enregistrement live de chaque pièce y a indubitablement contribué. «On ne voulait pas passer tout notre temps en studio derrière un ordinateur, à bidouiller et à jouer avec des logiciels. François a donc suggéré de monter un band et de trafiquer le son à la source afin qu’il ne nous reste plus qu’à jouer de la musique lorsqu’on entrerait en studio. Le son du snare drum ou de la guitare que tu entends sur le disque, c’est ce qu’on entendait dans nos écouteurs à l’enregistrement. C’est pour ça que c’est très dynamique, qu’il y a de l’urgence et que c’est hyper-nerveux. On arrivait, on discutait et après on jouait sans être prisonniers d’un clic ou d’un canevas de studio où chacun enregistre sa partie et qu’on ajoute un solo ici et là.»

Dix journées en studio auront donc suffi afin de mettre en boîte Fancy Ghetto, à raison d’un titre par jour. Toutefois, à la lumière de ce qui se dégage de l’album, tout indique que celui-ci restera beaucoup plus longtemps dans les oreilles des auditeurs. «C’était un marathon et ça nous a empêchés de ruminer, de trop réfléchir ou de niaiser. Ça ne se passait pas dans la tête, mais dans le cœur et dans le corps», de conclure Désilets.

Fancy Ghetto

(Indica)

Disponible le 11 février

Lancement le même jour au Cabaret du Mile End (Montréal)

Lancement le 13 février au Théâtre Petit Champlain (Québec)