Dance Laury Dance : À la sueur de son front
Musique

Dance Laury Dance : À la sueur de son front

Que les disciples du rock mal léché enfilent leurs étoles de cuir et lèvent leur bière vers le ciel, Dance Laury Dance attise les flammes de l’enfer avec Hellalujah, une seconde offrande. 

Assez fourré de loups

«Sur le dernier album de Kiss, il y a une chanson qui s’appelle Hell Or Hallelujah, raconte Max Lemire (voix) quand on le questionne sur l’origine du sulfurique jeu de mots qui nomme le nouvel album. Ça nous a inspirés, mais j’suis vraiment pas un fan de Kiss!» Ah non? Pourtant, Lemire partage aussi un penchant pour la mise en scène, lui qui est reconnu pour incarner sur scène un personnage de rocker souligné à gros traits, pantalons de cuir et t-shirt de wolf fucker en prime. «J’aimais ça faire ça, des jokes ridiculement grossières  et ça marchait! –, mais le danger, c’était de se répéter. Pendant les shows du premier album (Living For The Roll, 2011), on s’était entendus que je parlais entre chaque chanson. Après un temps, ça venait moins naturellement et je répétais souvent les mêmes jokes d’un show à l’autre. À un moment donné, pour se relancer en tant qu’artiste, faut que tu évolues et que tu essaies de nouvelles choses.» Comme faire suer les gens, littéralement. «On sait pas comment les prochains shows vont être, mais on veut que le monde sorte autant, sinon plus, en sueur que nous. Ça va être pas mal plus intense, on veut enchaîner les tounes; les niaiseries, je les dirai après le show… mais je sais pas, peut-être que je serai pas capable de me fermer la gueule!»

Dance Laury Dance entend donc passer à la vitesse supérieure en concert et le nouvel album abonde dans ce sens. Forgé dans un alliage de rock et de métal, Hellalujah carbure aux guitares puissantes de deux nouveaux guitaristes, Tom Bouchard et «Savage» Phil Lemire, qui complètent la formation avec Sébastien «Harry» Deschênes (basse) et Alexandre «Lap» Laperrière (batterie). «Les influences de Phil sont vraiment métal et il a amené toute cette dimension au groupe. Quand il est arrivé il y a deux ans, on lui a permis de faire tout ce qu’il voulait parce qu’on savait que c’est là qu’on voulait aller.»

Nothing Else Matters 

Ces dernières années, Dance Laury Dance a eu le vent dans la tignasse, jouant en première partie de Metallica sur les plaines puis d’Alice Cooper au Centre Bell. En feu, le groupe a même tenté sa chance du côté d’Hollywood, mais les choses ne sont pas faciles au pays d’Axl Rose. «Après Metallica, des gens de notre entourage nous disaient que notre carrière était lancée, mais en voyageant, tu réalises que tu n’es qu’un groupe parmi des millions. Maintenant, nos attentes sont plus réalistes. On se concentre à faire la meilleure musique possible, la jouer live, la mettre sur disque pis il se passera ce qui se passera.»

Au moins, quand les marées de devils se dispersent, il reste la passion. «On met tout notre cœur dans le groupe. Quand je reviens de tournée, je suis cassé, je suis obligé de travailler à temps partiel pour payer mon loyer, mais la passion est toujours là et on est très sérieux dans ce qu’on fait. On met tous au-delà de 40 heures par semaine dans le groupe!»

Tout se crée

Si les spectacles prouvent que Dance Laury Dance sont des bêtes de scène (et des éponges à houblon!), Hellalujah confirme qu’ils sont aussi des bourreaux de travail. «Après le premier album, on était super contents avec notre label [Abuzive Musik], mais on voulait se lancer un défi, celui de faire un album de A à Z par nous-mêmes, avec nos moyens et notre team. On a pris une salle vide aux Studios Sonum, on a loué tout le matériel nécessaire puis on a enregistré l’album avec notre soundman, Olivier Marcil.» Tout pour galvaniser la fierté. «C’est incroyable comme feeling. Tu pars d’absolument rien, pis un jour, tu as un vinyle entre les mains!» Une sensation qui a cependant un prix. «Pendant des mois, l’argent sort pis il ne rentre pas parce que tu fais pas de shows. Le cash, c’est ça qui est le plus tough

Pour mener Hellalujah à terme, Dance Laury Dance s’est donc tourné vers Pledge Music, une plateforme en ligne qui permet aux fans de financer directement le projet d’un groupe. «L’album n’aurait vraiment pas été possible sans Pledge Music. Pour nous, la façon de faire de la musique, c’est le direct-to-fan. C’est même pas l’avenir, c’est maintenant! Faut éliminer le plus possible les intermédiaires dans un one stop shop. Acheter la musique, les t-shirts et tout à une seule adresse. Ça marche fort aux États-Unis et surtout en Angleterre.» Et ça semble bien marcher ici aussi. Au moment d’écrire ces lignes le groupe a atteint 113% de son objectif de financement!

Sur sa page Pledge Music, Dance Laury Dance permet aux fans d’acheter plusieurs articles uniques, comme des t-shirts parodiant ces sessions de photos à l’école primaire. «On a souvent des idées bizarres, rigole Lemire. On a assez fait de faces de durs, on voulait faire des photos où on sourit sur un fond de laser, comme en 1991! Dans tout ce qu’on fait, il va toujours y avoir de l’humour et un côté imprévisible. On est là pour avoir du fun et faire du rock.» Amène!

Hellalujah

En magasin le 4 février

Lancement de l’album

Vendredi 7 février à 20h

Complexe Le Cercle

Écoutez Hellalujah sur Voir.ca