Viviane Audet : Le long chemin
La chanteuse et comédienne Viviane Audet lance un deuxième album, Le couloir des ouragans.
Viviane Audet voyage avec les pièces de son nouvel album, Le couloir des ouragans, depuis deux, voire trois années sur les routes du Québec et c’est cette semaine que le disque voit enfin le jour. L’été dernier, la chanteuse a profité d’une série de spectacles en Gaspésie, en Côte-Nord et au Nouveau-Brunswick pour présenter ces chansons «façon album», arrangées comme elles le sont maintenant sur disque.
Le couloir des ouragans est un deuxième album en sept ans pour la comédienne gaspésienne (Belle-Baie à la télé, Frisson des collines au cinéma). Ces spectacles à l’été 2013 auront donc également permis à Viviane Audet de reprendre contact avec son public. «J’avais l’impression que je développais encore un nouveau public, même si je viens du coin. Ça fait longtemps que je n’ai pas sorti d’album. Les gens savent que je fais de la musique, mais c’est un peu abstrait. « Ah, est-ce qu’elle en fait encore?! ». Ça m’a fait du bien de revenir et de dire aux gens de mon coin: « Ok, je suis encore là et y’a un disque qui s’en vient. »»
Dualité
Il faut préciser qu’elle n’a pas du tout délaissé la musique depuis Le long jeu (2006). Avec son conjoint Robin-Joël Cool et Erik West-Millette, Viviane Audet a d’ailleurs remporté un Jutra pour la musique du film Camion. «Moi, je sais que j’ai poursuivi: j’ai fait de la musique de film, je suis dans un groupe anglophone qui s’appelle Mentana et toutes ces choses font partie de mon quotidien, mais on dirait que de sortir un disque, ça vient mettre le sceau de « OK, ton projet existe encore. »»
Celle qui avoue adorer créer pour les autres – elle et Robin-Joël planchent sur deux autres bandes sonores de film, d’ailleurs – adhère au fait qu’il n’y a aucune urgence à faire des albums puisqu’elle gagne également sa vie en tant que comédienne. «Pour moi, ce qui est tripant, c’est de faire de la scène. J’ai pas fait énormément de spectacles, quelques-uns avec d’autres projets et j’ai créé de la musique pour d’autres support (le cinéma, etc.) C’est sûr que le fait d’être comédienne, ça peut nous permettre de respirer un peu et nous donner le temps de créer.»
Cette dualité entre la scène et la musique, elle l’a aussi trouvée chez Philippe Brault, réalisateur de ce Couloir des ouragans. «Comme Philippe travaille beaucoup en théâtre et en cinéma, je pense que tous les deux, on a des univers assez visuels. Je pense qu’on aime qu’une chanson nous fasse voir des choses, nous transporte. Ç’a été vraiment un bon match.»
Wurlitzer, mon amour
Dès les premières secondes du Couloir des ouragans, on entend un joli air de Wurlitzer qui suscite une boîte à musique pour enfant. Et puis il y a un banjo et de l’autoharpe plus tard. Viviane Audet aurait-t-elle un souci particulier pour l’authenticité en regard aux instruments qu’elle utilise? «Complètement, vraiment. Dans les deux dernières années, je me suis plus intéressée aux instruments, aux vieux instruments comme l’autoharpe, l’orgue. Je suis pianiste, mais je me suis dit: « J’aurais envie de pianoter sur quelque chose qui pourrait m’amener dans d’autres idées d’arrangments de par les sonorités. Je me suis achetée un vieux Wurlitzer, datant de la fin des années 1950, mais il marche super bien! C’est ce qui m’a permis de créér les arrangements et de m’amener ailleurs.»
10 ans plus tard
Il y a maintenant plus de 10 ans que Viviane Audet remportait le prix d’interprétaion à Petite-Vallée. Comment Viviane Audet a-t-elle évoluée en 10 ans? «Je n’avais pas encore de matériel quand j’ai gagné. Je pense que j’avais trois chansons et quart. Je savais que je voulais être auteur-compositeur, mais je savais que j’avais du chemin à faire. Aujourd’hui, je pense que je me vois vraiment plus comme une musicienne. Le couloir des ouragans, avec Philippe Brault, on l’a fait presque dans un huis clos. On a été dans un studio pendant deux semaines à jouer de presque tous les instruments à deux, à se relancer. Je pense que je me fais beaucoup plus confiance aujourd’hui que dans ce temps-là.»
Le couloir des ouragans
(Angelica Bye Bye)
Lancement montréalais le 11 février à 17h au Lion d’Or.