APigeon : Déclaration d'indépendance
Musique

APigeon : Déclaration d’indépendance

Avec son nouveau projet APigeon, Annie Sama espère s’imposer sur l’échiquier électro. 

Bien que méconnue du grand public, voire de la scène alternative québécoise, Annie Sama y contribue depuis des années. Après avoir été, tour à tour, chroniqueuse culturelle pour CIBL, chanteuse et musicienne au sein de formations rock, pop et parfois même stoner comme Drop of a Dime et That Willow Fabric, l’artiste lance finalement un premier album pour APigeon, projet qui détonne de son parcours musical en étant essentiellement électro.

À la recherche d’autosuffisance

«La musique électronique m’a permis d’être autonome par rapport à mes compositions. Je joue un peu de guitare et de piano, mais ma force demeure le chant. Ça m’a permis de créer mon univers tout en soutenant mon chant», explique-t-elle avant de glisser que «Je souhaitais être autosuffisante afin de partir en tournée avec mes machines.» Plus tard, Sama note qu’APigeon — qu’elle étrennait dès 2011 — demeure tout de même organique en flirtant avec la pop et le folk. «Mes compositions sont quand même très “tounes” tout en demeurant “ambiant”. Je m’inspire autant de Mogwai que de Radiohead!»

Et, à l’écoute d’APigeon is Born, son fameux disque, on serait tenté d’ajouter Björk et The Knife à l’équation.

Besoin de s’affirmer

Fait à noter: le premier album d’APigeon arrive en magasin le 8 mars, soit le Jour de la femme. Heureux hasard? Affirmation? Un peu des deux, en fait. «On arrivait en mars et on cherchait une date pour le lancement», se rappelle Annie. «Un mardi pour attirer les médias? Un vendredi? Un samedi? Le Jour de la femme est venu me chercher». Touchée par l’événement dans sa féminité, bien sûr, mais Sama souligne aussi son désir d’émancipation. «Ça vient me chercher en tant que femme, bien sûr, mais aussi dans cette quête de l’indépendance par la musique électronique. Dans mes anciens projets, je m’affirmais, surtout au niveau des mélodies, mais pas toujours auprès des musiciens. Avec APigeon, je me permets d’aller plus loin dans ma vision.»

De l’importance de se rappeler d’où on vient

Native de Sherbrooke («à Saint-François, sur une fermette», précise-t-elle), Sama lancera son album en avant-première dans sa région natale avec un concert intimiste en formule trio. Un projet qui, mine de rien, lui tient à cœur. «Je tenais à organiser ça, parce que je n’ai jamais joué à Sherbrooke avec mes projets précédents. Je ne dirais pas que je suis nostalgique, mais je me rappelle quand même d’où je viens», lance-t-elle avant de confier, amusée, que parents, amis d’enfance et même d’anciens professeurs devrait être du public.

Le pendant montréalais du lancement, lui, sera à plus grand déploiement afin de démontrer aux gens de l’industrie présents de quoi peut avoir l’air un concert d’APigeon dans un festival. «Je ne m’en cache pas. Comme c’est chanté en anglais, je vise aussi le Canada en plus de pousser mes recherches du côté des scènes électro de New York, Los Angeles et de l’Europe.» Puis, son passé d’intervenante à CIBL refait momentanément surface avec «ze» formule — ponctué d’un rire franc, quand même — pour conclure: «Parce que le pigeon, je veux qu’il voyage!»

Sherbrooke: Concert de lancement le 1er mars, La Petite Boîte Noire

Montréal: Concert de lancement le 8 mars, O Patro Vys

Album en écoute sur voir.ca jusqu’au 7 mars!