1ère édition du festival Les Femmes s'en mêlent : Musique XX
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1ère édition du festival Les Femmes s’en mêlent : Musique XX

Le duo naissant Milk & Bone participe à la première édition de Les Femmes s’en mêlent, un festival célébrant les musiciennes.

Événement lancé en France en 1997, Les Femmes s’en mêlent a fait des petits un peu partout dans l’Hexagone  et même à Berlin  avant de finalement traverser l’Atlantique jusqu’à Montréal. Pilotée par Amélie Pichon  une Française, productrice de concerts et directrice de tournée, établie dans le 514 depuis quelques années –, l’édition locale inaugurale se veut davantage une vitrine qu’une cause. «À Montréal, par exemple, les artistes féminines ont déjà une place assez importante, mais ça demeure un milieu très masculin, autant au Québec qu’en France ou aux États-Unis et un peu partout ailleurs. Je crois qu’elles méritent donc d’être mises de l’avant.»

Malgré les avancées récentes (pensons aux succès critiques et populaires des Beyoncé, Grimes, Lisa LeBlanc, la regrettée Amy Winehouse ou encore Camille), Pichon note que quelques clichés sont toujours présents dans l’industrie. «Après 10 ans dans le milieu, j’ai entendu bon nombre de commentaires grinçants. Une amie m’a confié qu’elle s’est déjà fait dire: « Pour une femme, t’es une bonne guitariste ». De mon côté, alors que je conduisais un groupe sur la route à titre de directrice de tournée, un technicien torontois nous a lancé: « Vous n’avez qu’une femme dans votre groupe et vous la laissez conduire? »»

Sexisme et étonnement 

Camille Poliquin, qui, avec Laurence Lafond-Beaulne, forme le duo électro pop Milk & Bone, a également eu droit à des répliques du genre, elle qui est pourtant active dans le milieu depuis l’âge de 12 ans (elle était notamment de la distribution de Quidam du Cirque du Soleil). Heureusement, les expériences récentes des compères – elles accompagnent des artistes comme Les sœurs Boulay, David Giguère, Alex Nevsky et Jason Bajada – sont infiniment plus saines. «Dans pas mal toutes mes collaborations, on me demande aussi mon apport créatif», fait valoir Poliquin avant d’ajouter que «ce qui est le fun avec Laurence et moi, c’est que quand on nous appelle, maintenant, c’est pour nous avoir toutes les deux. Pas seulement pour avoir « des voix de filles ».» 

De son côté, Lafond-Beaulne dit avoir eu droit à l’étonnement quant à ses aptitudes musicales – elle est en demande pour sa voix, mais aussi pour ses talents au trombone et à la basse –, mais pas à du sexisme en tant que tel. «Être engagée juste parce que je suis une fille est une de mes plus grandes peurs», confie-t-elle. 

À notre tour!

En plus de donner le coup d’envoi à Les Femmes s’en mêlent – et à ses propres spectacles! – Milk & Bone fabrique présentement un premier maxi en compagnie du producteur Gabriel Gagnon (qui a aussi collaboré avec David Giguère et Ludo Pin). Celui-ci devrait paraître cet été. «Je trouve ça le fun parce qu’on a toujours travaillé avec d’autres musiciens. Là, c’est nous qui sommes au-devant de la scène!», conclut Camille, les yeux brillants. 

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Les Femmes s’en mêlent se déroule du 2 au 5 avril et comptera également sur des prestations de My Brightest Diamond, Katie Moore, Géraldine et plusieurs autres. Détails sur lfsm-mtl.net.