Planet Smashers : Doigt d'honneur
Musique

Planet Smashers : Doigt d’honneur

Vingt ans plus tard, les Planet Smashers n’en démordent pas et livrent Mixed Messages, un huitième album.

Mine de rien, la pochette illustrant cette nouvelle oeuvre  une «poignée de main» entre un doigt d’honneur et un pouce en l’air – convient autant au titre de l’œuvre, Mixed Messages («messages contradictoires»), qu’à la carrière de la troupe montréalaise culte. Faisant fi des tendances, des tempêtes et des décennies, les Planet Smashers persistent dans le sillon ska et portent, bien évidemment, le genre malmené dans la bonne humeur. «On a établi quelques règles quand on s’est lancés, se rappelle Matt Collyer, chanteur et guitariste du groupe, et l’une d’entre elles est: si on veut faire du punk ou de la pop, on va voir ailleurs ou on change de nom», tranche-t-il tout en mentionnant que la plupart des membres, lui le premier, explorent bel et bien d’autres avenues pour ensuite revenir parmi le fameux équipage. «Les Planet Smashers, c’est vraiment que pour le ska, s’amuser et faire le party!»

D’où Mixed Messages, un album aussi percutant qu’urgent.

Entre deux bières

Bien que les Smashers sentaient venir la vague  «le 20e anniversaire approchait et on voulait faire quelque chose de neuf, parce que juste un "best of", ça serait kinda lame, Mixed Messages n’a été crée qu’au début de l’année et à un rythme effarant: de la première note jouée en répétition jusqu’à la dernière résonnant en studio, il se sera écoulé que quatre semaines à peine. «On en a parlé des mois auparavant, confie Collyer, mais on ne se lançait pas. On faisait juste parler d’un nouvel album à venir puis on passait à d’autres choses: "Hé! Tu veux une bière? Cool! OK! À la prochaine!"», lance-t-il d’un rire gêné.

Collyer a finalement trimballé ses textes – composés en compagnie du nouveau tromboniste Patrick Taylor – au local de pratique en janvier. À défaut d’avoir un plan de match, le collectif a tout de même exaucé le souhait du batteur Scott Russell: enregistrer bon nombre de brûlots dont l’efficacité sera rudement mise à l’épreuve lors de jams interminables avant de reprendre la route. «Il voulait des bangers! C’est toujours ce qu’il me disait!», mentionne Matt, tout en rappelant que Mixed Messages compte sur quelques pièces «plus chill».

Parce qu’il ne faut pas trop ronchonner sur ce qui est fuckin’ épuisant 

Si Collyer – et ses compagnons – tient mordicus à chanter les vertus du party, celui-ci s’adapte tout de même à son époque. Plutôt que de prendre de front la houle de la crise du disque  son label, Stomp Records, fêtera ses noces de porcelaine l’année prochaine –, il évite l’écueil en multipliant ses services (production d’événements, gérance d’artistes, etc.). Puis, plutôt que de maugréer sur le sort du ska au Québec, les Smashers conservent leurs fans d’ici tout en conquérant de nouveaux marchés, une tournée à la fois. «Old school touring… ce que je ne recommande pas d’ailleurs, car c’est fuckin’ épuisant», lance-t-il pince-sans-rire. Puis, une pause, et Collyer de conclure plus candidement que «c’est ce qu’on fait quand même et ça a bien marché. J’veux dire, nous sommes toujours là, 20 ans plus tard!»

Mixed Messages (Stomp Records), disponible le 8 avril et en écoute sur voir.ca jusqu’à cette date

Concert 20e anniversaire le 26 avril au Théâtre Corona en compagnie de The Creepshow et The Skinny.