Philippe Brach : L'île de Brach
Musique

Philippe Brach : L’île de Brach

Secret de moins en moins bien gardé de la scène musicale folk québécoise, Philippe Brach lance finalement La foire et l’ordre, son premier album.

Natif du Saguenay, mais s’identifiant davantage à l’énergie de ses prédécesseurs qu’au proverbial «son du Lac», Philippe Brach est l’un de ces rares artistes à jongler adroitement entre la naïveté et la lucidité. «Je voulais jouer l’angle de la folie, car on dirait que le public est plus ouvert lorsqu’il y a un brin de folie», fait valoir le chanteur, comédien-improvisateur, animaliste (d’où les photos de presse) et diplômé du fameux programme ATM du cégep de Jonquière. «T’sais, disons que je m’en tiendrais qu’à un style puis que je sortais une toune électro de nulle part, le monde se dirait « Woah là. Ça, ce n’est pas du Philippe Brach! » Là, je suis un peu plus libre. Si je sortais la toune électro maintenant, ça passerait. « Ah! Ce Philippe Brach! »», lance-t-il en imitant un public aussi compréhensif qu’attendri.

«C’est le matin, chu déjà stone pis j’ai encore mes deux yeux pour pleurer» Le matin des raisons 

Dévoilé auprès de certains mélomanes par des prestations mémorables lors de vitrines de choix (des festivals de Petite-Vallée et Granby en passant par les présentes Francouvertes), Brach rejoignait également un public via un maxi homonyme indépendant lancé en 2012. Deux années après avoir jeté les bases d’un univers folk rock mi-poétique, mi-trash à souhait, l’auteur-compositeur-interprète en rajoute. «Il y a des phrases sur l’album avec lesquelles je ne suis pas encore à l’aise, mais je m’en crisse!», balance-t-il dans un grand éclat de rire. «J’ai trop hâte que ça sorte! C’est un peu ingrat, mais c’est ça!»

Il faut mentionner que Brach trimballe certaines de ses chansons depuis cinq années. Des œuvres écrites à chaud  «Je ne dis pas ça pour être lourd, mais je passe rarement plus de dix minutes sur un texte», confie-t-il au passage , mais dont l’inspiration serait particulièrement recherchée. Comme Philippe se dit allumé que lorsqu’il sort de sa zone de confort, ses voyages de jeunesse ont contribué grandement à La foire et l’ordre, tout comme sa première année installée dans la métropole. «Ça a été long avant que je me sente chez moi en rentrant dans mon appart. Ça a aidé», laisse-t-il tomber.

«Breaker even» puis mieux «blender» 

Disque coproduit en compagnie de Pierre-Philippe «Pilou» Côté (Champion, Elisapie Isaac, Ariane Moffatt, etc.) et financé en partie par une campagne sociale sur la plateforme Kapipal ainsi que par une bourse remportée à Petite-Vallée – «J’ai « breaké » even en esti!», soupirera-t-il par la bande, d’ailleurs –, La foire et l’ordre est une première carte de visite officielle pour le grand public, mais aussi un pont à la palette sonore diversifiée afin de jeter les bases d’un second tome qu’il prévoit pour septembre 2015. «Ici, on est davantage au service de la chanson que de l’album. Sur le prochain, ça va encore mieux « blender »!», conclut-il, déjà excité.

Ah! Ce Philippe Brach!

La foire et l’ordre (Spectra)

Disponible le 22 avril

En concert en formule 5 à 7 le 17 avril à la Terrasse des Éclusiers du Vieux-Port de Montréal.

En extra : 5 objets inspirants pour Philippe Brach

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