Les Marinellis : Bière, drogue et legging doré
Musique

Les Marinellis : Bière, drogue et legging doré

Depuis Cologne, Cedric Marinelli, sympathique petite peste du rock garage québécois et tête dirigeante du clan du même nom, décrit les lieux crados où il a joué au cours des dernières semaines et livre quelques-uns de ses plus précieux conseils mode.

Il n’y pas ces jours-ci plus divertissant journal de bord que le compte Instagram des Marinellis, condensé de dérapes en territoires inconnus, de mauvais coups de potaches, de lendemains de cuites monumentales et de visites dans les temples rock’n’roll les plus crados de la planète. «La place la plus trash où on a joué, au Horst House de Kreuzlingen en Suisse, ça a été un de nos meilleurs shows», raconte depuis Cologne Cedric Marinelli, alors que son clan entreprend la quatrième semaine d’une tournée de 24 concerts en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne, en France, en Belgique et en Espagne. «On est arrivés là-bas, en pleine campagne, devant une maison abandonnée, sur le bord d’un champ. On s’est dit: « C’est sûr qu’on n’est pas au bon endroit. » Finalement, c’était là, la salle était au sous-sol. C’était fuckin’ bizarre. Il y avait au moins 90 personnes dans une place qui ne peut pas en contenir plus que 50. Le responsable de la salle nous a accueillis en disant: « Free beers, free drugs! »»

Et vous en avez profité? Légère hésitation au bout du fil, puis aveu. «Ouais, on en a profité. Il nous a donné un genre d’ecstasy étrange avec de la grosse bière. Je te le dis, c’était bizarre. On a dormi dans une grange abandonnée toute pourrie.»

Bien que Les Marinellis aient organisé par leurs propres moyens cette grande vadrouille européenne, le sceau d’approbation de Burger Records, qui lancent leur plus récentalbum homonyme aux États-Unis, rameuterait une bonne partie du public rock garage des vieux pays, qui s’en remet au bon goût de la mythique étiquette californienne sans forcément connaître le groupe. «Une de nos amies, Peach Kelli Pop, est sur Burger», explique Cedric au sujet de leur signature avec le label. «On a donc envoyé un paquet avec tous nos trucs dedans et un gros dessin dessus. Puis on a croisé un des deux dirigeants lors d’un show et il nous a dit: « On est trop occupés pour vous répondre. » On pensait qu’il ne voulait rien savoir. Finalement, on a été invités à faire la première partie du Burgerama Tour à Montréal. J’imagine que c’était un test.»

Un legging à 5$ 

Un test que n’a sans doute eu aucun mal à passer Les Marinellis. La dernière fois que l’auteur de ces lignes s’est pris dans la gueule un spectacle de l’insurrectionnelle faction montréalaise, Cedric Marinelli allait passer toute une chanson assis en lotus sur une table de bar, dos au public, la craque de fesse saillante à cause d’un legging doré digne d’une deuxième peau. Quelques secondes plus tard, le déviant en chef rampait par terre comme un lézard sous sédatif. «Un spectacle, c’est un spectacle, ce n’est pas juste de la musique. Il faut que tu te donnes», pense celui dont le personnage de scène tient autant de Joe Dalton que d’Iggy Pop.

À propos du précieux legging, qui en a vu de toutes les couleurs: «Il était à 5$ dans une vente American Apparel, alors je l’ai acheté. Il « fittait » avec mon boléro or et noir. C’est un bon outfit de show. Je l’ai pas mal mis en Europe. Des fois, je mets autre chose, comme des perruques. C’est le fun des accessoires.»

Alors, comment vos corps réagissent-ils à ce militaire régime de bières, d’amphétamines et de route? «On est fatigués, mais c’est OK. J’ai failli m’évanouir tantôt au souper. J’ai eu un petit malaise.»

Sérieux, Cedric? Tu sais que tu nous inquiètes quand tu dis avec autant d’insouciance des choses comme ça? «Ben non, ça arrive, c’est normal avec la fatigue. On vient d’aller s’acheter de la bière, là. Ça va déjà mieux.» Nous voilà rassurés.

En concert le vendredi 9 mai à 21h au Cercle de Québec (en première partie de Jesuslesfilles) puis le samedi 10 mai au Divan Orange pour le lancement de l’album.

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