Motel Raphaël : Le grand saut
Musique

Motel Raphaël : Le grand saut

La pétillante formation montréalaise Motel Raphaël est fin prête à se lancer dans l’arène musicale avec un premier album empreint de belles – et parfois tristes – histoires vraies, Cable TV.

Elles sont jeunes, pétillantes et ont des voix douces et matures. Elles s’inscrivent quelque part entre Les Hay Babies et First Aid Kit, autant dans le son – plus pop que folk, désormais – que la composition, la clarté des voix, les rythmiques et changements opérés au sein de leur répertoire. Emily Skahan, Clara Legault et Maya Malkin ont parcouru beaucoup de chemin depuis leur rencontre, entre le Divan Orange et La boîte à karaoké. Le trio indie-pop a jeté ses bases en 2011 avec Emily et Clara, ainsi qu’avec une troisième comparse qui a laissé sa place depuis à Maya, en 2012. «C’est là qu’on a commencé à prendre le projet au sérieux», affirme Emily.

Leur pièce Ghost tourne depuis quelques années déjà, autant à Montréal qu’à Toronto. Sur ce premier véritable album, les filles en sont au troisième enregistrement de cette pièce qui signe leur style musical. Avec l’ajout, début 2013, de Robin Warner, Afolabi Fapojuwo, Dane Stewart et Livia Morris qui incarnent l’enrobage musical des trois voix et guitares des filles, le moment était venu de passer à la grande scène: «On nous a suggéré d’élever notre son un peu pour jouer avec de plus gros bands avec lesquels on voulait jouer, et maintenant, on adore ça. On joue majoritairement à la guitare électrique, maintenant», confirme Clara. «Avec les harmonies, on préfère ça», admet Maya. «La musique est toujours centrée sur les voix, c’est quelque chose qu’on ne va jamais perdre, car Motel Raphaël, ça commence avec trois voix de filles, poursuit Emily. Tout ce qui est rajouté après, c’est de l’extra. C’est vraiment important et critique, au son, mais l’histoire commence avec trois voix.» Et Maya de renchérir: «Si tu n’entends pas les paroles et les harmonies, tu ne peux pas comprendre nos chansons.»

De Montréal à Toronto and back

Les trois filles de Motel Raphaël sont Montréalaises jusqu’au bout des ongles, de Beaconsfield à Dorval en passant par Le Plateau-Mont-Royal et jusque dans le nom de leur groupe, inspiré du nom d’un motel désaffecté de la rue Saint-Jacques, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. «C’est un clin d’œil à Montréal, parce que, dans le fond, on est l’inverse du Motel Raphaël! C’est un « anti-landmark » pour la ville», s’amuse Clara qui admet aussi que la marquise originale du motel est maintenant bien installée… dans la cour arrière chez ses parents. «On a essayé de le faire de manière légitime, mais personne à la Ville de Montréal ne voulait prendre la responsabilité pour le motel, alors on s’est dit « on y va » et on l’a pris.» «Y’a personne qui nous a réclamé quoi que ce soit, mais je crois qu’on est les suspects numéro un», chuchote Emily.

Emily: «On est vraiment heureuses de pouvoir créer à Montréal et c’est sûr que ça affecte nos poésies et nos histoires, et c’est très bien qu’on ait mis Romolo’s en premier sur l’album! Je suis vraiment heureuse qu’on ait fait ça! Une chance qu’on n’a pas mis London en premier!

Clara: «London, c’est l’histoire d’un amoureux qui est parti là-bas et que je suis allée visiter. Ça a mal fini.»

Emily: «C’est la vie! Des fois, ça finit mal, mais ça fait de bonnes chansons!»

Dans le doute, on fonce!

Elles ont participé à un grand concours de la CBC (Searchlight) où leurs fans ont voté pour elles pour qu’elles puissent y représenter Montréal avec leur indie-pop-folk, elles ont joué dans nombre de festivals montréalais et canadiens, dont Pop Montréal, le Festival Fringe Montréal et la Canadian Music Week, en plus d’assurer la première partie de Tegan and Sara, lors du concert montréalais du duo, en mai dernier. «C’était MA-LA-DE. C’était tellement cool!», lance Emily, ne tarissant toujours pas d’éloges envers les fans de Tegan and Sara.

L’été dernier, les filles et leurs collègues lançaient une campagne de sociofinancement sur la plateforme Indiegogo. En une semaine, elles dépassaient leur objectif de 5000$ pour le financement de leur premier album et concluaient leur campagne avec un beau montant de 6000$ pour enregistrer enfin Cable TV – autre clin d’œil au Motel Raphaël puisque c’était l’inscription sur la bannière du motel de la rue Saint-Jacques.

Maya: «On a vraiment de bons amis!»

Emily: «Ça fait longtemps qu’on prépare l’album, mais pour beaucoup de gens, c’est pas très long! Mais nous, on feel que ça fait vraiment un petit boutte qu’on fait ça! Mais on a tellement de bonnes familles qui nous appuient.»

Clara: «C’est difficile être artiste, parce que si t’as pas la reconnaissance, c’est difficile de continuer. Là, c’était une chose après l’autre où on avait une validation. C’était un bon coup de pied dans le derrière.»

Si elles ne nient pas avoir vécu quelques moments de découragement au cours des derniers mois, les trois musiciennes ont déjà hâte à la suite. «Y’a rien qui est facile, lance Emily. Il faut travailler fort pour tout dans la vie.» Et leurs efforts ont été récompensés puisqu’après avoir enregistré Cable TV, elles ont été recrutées par Mike Magee du Union Label Group qui chapeaute, entre autres, les étiquettes Stomp Records et CAB Recordings. «Maintenant que ça sort on se dit: « What’s next? » On pense déjà à la suite, au prochain», conclut Maya, enthousiaste.

Cable TV est présentement en écoute sur voir.ca et sera dans les bacs et sur iTunes dès le 10 juin.

L’album sera lancé à Montréal le 13 juin à La Vitrola.

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