Sharon Jones & The Dap-Kings : Sharon Jones : Le retour de la reine
Musique

Sharon Jones & The Dap-Kings : Sharon Jones : Le retour de la reine

La grande reine du soul funk Sharon Jones remettra les pieds à Montréal avec ses Dap-Kings, le 4 juin, quelques mois à peine après s’être remise d’un cancer. La dame est en forme et prête à faire danser son public.

Après avoir dû annuler son passage au Festival international de jazz de Montréal en 2013 pour cause de maladie, la reine actuelle de la soul Sharon Jones a subi une opération à la vésicule biliaire qui était atteinte du cancer, a surmonté des traitements de chimiothérapie préventive — qui se sont terminés le 31 décembre 2013 —, a lancé son nouvel album Give The People What They Want en janvier dernier, sous sa fidèle étiquette Daptone Records, a vaincu le crabe et reçu le «OK» de son médecin fin janvier, pour finalement remonter sur scène le 6 février, avec un brin de nervosité : «Ça me faisait peur de revenir, admet Sharon Jones. J’étais nerveuse, mais je savais qu’une fois que je serais remise, je suivrais le rythme. Après avoir fait une apparition dans une émission de télé [NDLR : au Late Night With Jimmy Fallon, le 10 janvier 2014], je me sentais mieux et, surtout, mieux préparée pour mon retour sur scène.»

Si Jones valorise ces expériences télévisuelles, avant son retour sur scène, c’est que la nervosité s’est estompée au fur et à mesure qu’elle reprenait ses assises, et que ses admirateurs la découvraient à nouveau, à la télévision et sur les réseaux sociaux, sur lesquels la chanteuse est très active : «Je crois que ça me fait du bien et ça m’aide à faire ce que je fais. Et vu qu’il semble que je sois une grande inspiration pour mes fans, je crois qu’ils apprécient que je leur donne des nouvelles.»

Si, au quotidien, Sharon Jones communique aisément avec les mélomanes, c’est aussi dans la dernière année que ce lien étroit entre eux s’est fait sentir : «Ça m’a grandement aidée à revenir. Et pendant que je guérissais — et encore aujourd’hui —, j’étais gênée de mon apparence, sans cheveux, cils et sourcils, et mes fans m’ont beaucoup encouragée et m’ont fait sentir bien dans ma peau, ce qui m’a aidée à revenir. Je suis satisfaite de tout ce que j’ai fait et je suis heureuse que ce que j’ai fait a fonctionné.»

Toujours prête à prendre la route avec son groupe fidèle, complice et essentiel, The Dap-Kings, Sharon Jones poursuit sa tournée entourant la sortie de Give The People What They Want, avec plaisir : «Tu sais quoi? Ça me va, la tournée. Ce n’est pas comme si j’avais des enfants ou autres choses que je devais laisser à la maison. En gros, c’est ma vie, la route, et comme j’ai démarré sur le tard [NDLR : vers l’âge de 40 ans], ça me convient d’avoir cette vie, aujourd’hui.» Et la dame philosophe toujours autant et saisit chaque moment, chaque opportunité qui s’offre à elle, comme s’il s’agissait de la dernière : «Chaque album, je le trouve encore meilleur que le précédent, car tu ne sais jamais si ce sera le dernier, si je vais être capable d’en faire un autre, de recommencer.»

Mais elle continue et recommence, toujours avec The Dap-Kings — et surtout avec Bosco Mann, qui a lancé sa carrière —, formation avec qui elle travaille depuis 12 ans, officiellement, mais plutôt 19 ans, selon la principale intéressée : «Tout ce temps passé ensemble nous a forgés, a fait qui nous sommes aujourd’hui. C’est ce lien spécial que nous avons, qui fait que nous nous connaissons mieux que quiconque, qui fait que nous savons ce que l’autre ressent. Nous avons vécu beaucoup de choses ensemble et c’est ce qui fait que nous sommes connectés à ce point, aujourd’hui.»

On pourra s’assurer de découvrir cette belle complicité entre Sharon Jones & The Dap-Kings, au Théâtre Corona, ce mercredi 4 juin, dès 20h. Avec James Hunter en première partie.