Festival OFF : L’Octopus: Huit cordes à son arc
Elle a joué pour les autres et elle a fait ses classes au pavillon Casault de l’Université Laval. À l’aube de son quart de siècle, Claudia Gagné plonge dans une carrière solo sans se pincer le nez.
Son curriculum vitae impressionne, la liste de projets auxquels elle a contribué est vraiment longue. Keith Kouna, les Cover Girls, La Ritournelle, le Saint-Jean-Baptiste Country Club et tellement d’autres. Celle qui se fait aujourd’hui appeler L’Octopus a même accompagné Jonathan Roy en tournée. Un aveu étonnant qu’elle fera dans un éclat de rire. «C’est le premier contrat pour lequel j’ai dû faire des factures. […] Quand j’arrivais sur le stage, je me bouchais les oreilles parce que les petites filles criaient trop fort.»
Contentons-nous d’écrire que sa vie a pas mal changé depuis. Drastiquement, même.
La semaine dernière, c’est Chloé Lacasse qui l’invitait à assurer sa première partie au Théâtre Petit Champlain. Depuis la sortie de son EP, Claudia collectionne les gigs en solo ou en duo avec le guitariste et lap setter Hugo Lemalt. Se mettre à nu sur une scène, pour reprendre ses mots, c’est quelque chose que la belle n’avait jamais fait auparavant: «J’ai eu plein de bands au secondaire et au cégep, mais je n’ai jamais eu le rôle de chanteuse. C’est un gros défi pour moi d’être toute seule avec le micro. […] Quand j’étais dans l’ensemble de jazz vocal à l’université, c’était pas gênant. Ma voix se mêlait aux autres et, en plus, j’étais alto. Je me fondais bien dans la masse.»
Et elle ne se donne pas la tâche facile, car en plus de chanter, mademoiselle Gagné assure la totalité de son instrumentation. L’Octopus, c’est une femme-orchestre à huit jambes: une pour la voix, une autre pour la basse, le tambourine, la cannette de liqueur, les castagnettes et une petite sélection de percussions obscures. Autrement dit, Claudia se charge du chant, du groove et de l’emballage rythmique.
La femme qui plantait des arbres
2012. Cette année-là, Claudia partait dans l’Ouest pour jardiner, pratiquer son anglais et composer ses premiers textes, un peu par accident. Isolée de la ville de Québec et libérée de ses nombreux contrats comme interprète, la femme-pieuvre s’est découvert une passion ardente pour la création. L’écriture des mots comme de la musique s’est d’abord faite dans sa tête alors qu’elle avait les deux mains dans la terre. «Après, je suis allée en Amérique du Sud, en Équateur et en Colombie. […] Même si leur culture est très américanisée, j’ai réussi à trouver des CD locaux gravés.» Assez pour l’inspirer? À cette question, elle hésite: «Ce que j’aime beaucoup, c’est la musique modale. Et puis, j’aime travailler avec les ambiances et le mood. Mes chansons sont toutes basées sur des couleurs.»
Tiens, tiens, une autre musicienne synesthète.
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Samedi 21 juin vers 14h au 888, rue Saint-Jean (dans le cadre de la Fête de la musique)
Samedi 5 juillet à 18h au Fou Bar (dans le cadre du Festival OFF)
Dimanche 13 juillet à 11h30 à Place D’Youville (dans le cadre du Festival d’été de Québec)