Caravane – Chien noir : Coeurs de rockeurs
Ils chantent l’amour sur des riffs vigoureux, écrivent sur leurs blondes et couchent ça sur des chansons mélodiques à l’emballage blues rock. Ensemble, les quatre labeaumiens bricolent une pop léchée de mâle alpha conçue sur-mesure pour les ondes hertziennes.
Ils mènent une double vie. Dominic Pelletier (voix), Danahé Côté (guitare), Raphaël Potvin (basse) et William Duguay-Drouin (batterie) se connaissent depuis la tendre adolescence. À 15 ans, et encore sur les bancs de l’école secondaire, ils fondaient The Hunters. Un groupe qui survit aux années, un projet plus punk que rock qui continuer d’évoluer en parallèle malgré le temps qui passe et le succès qui survient par surprise, comme l’explique le chanteur: «Ce qui est fou, c’est qu’on a trois albums avec The Hunters mais plus de reconnaissance et de succès avec Caravane. C’est ironique, parce qu’on a juste sorti une toune!»
Signé sous l’étiquette Ste-4 Musique – la filiale «indie» de Musicor et donc, inévitablement, du mégaempire Québecor – pour la sortie de son premier album complet, le quatuor peut aussi compter sur le mentorat d’Hugo Mudie, de feu The Sainte Catherines. C’est lui qui gère leur carrière et qui, accessoirement, les a poussés dans les bras de Molière. Dominic se souvient: «En octobre 2012, on était allé donner des shows aux États-Unis et on est restés pris en Floride au moment de repartir, à cause de l’ouragan Sandy. Les avions étaient bloqués à l’aéroport, donc on a loué une voiture pour revenir au Québec. Dans le char, on a fait écouter nos trucs en français à Hugo. C’est là qu’il nous a dit que ça avait du potentiel.»
Fuck the school
L’album commence avec la pièce-titre, certes, mais surtout avec une phrase qu’ils espèrent marquante. «Le rock and roll est mort, mais j’veux pas retourner sur les bancs d’école.» À l’orée de la vingtaine, les jeunes hommes de Caravane ont lâché le cégep pour ramasser les sous qu’il faut pour payer le local de pratique, leurs instruments, leur van de tournée. Le jour, ils sont quincaillier, tatoueur et vendeur de skate.
Selon Raphaël, étudier en musique n’était même pas une option. «La vraie école, c’est les bars. Sinon on aurait été trop formatés. […] Je me souviens du temps où on donnait nos premiers shows à l’extérieur de Québec. Mon père venait nous porter parce qu’on était trop jeunes pour conduire. On nous mettait des X sur les mains et on devait sortir dès qu’on descendait du stage.»
Bien plus qu’un chauffeur de taxi, le père de Raphaël a joué un rôle majeur dans l’épanouissement musical de son fils en l’exposant au rock and roll québécois de Pagliaro, Lapointe et les autres dès son plus jeune âge. «C’est drôle, notre évolution. Nos parents écoutaient du rock, mais nous on aimait mieux faire du punk. En ce moment, par contre, on vit un vrai retour aux sources.» Et le chanteur en ajoute une couche: «Moi aussi j’ai eu une passe Blink 182, mais je me rends compte que les Stones vieillissent mieux.»
//Chien noir (Ste-4 Musique), en vente le 2 septembre
Lancement à Montréal le mardi 2 septembre à 17h à l’Inspecteur Épingle
Lancement à Québec le jeudi 4 septembre à 21h au Cercle