Leonard par Adam Cohen : De pères en fils
Rentrée culturelle 2014

Leonard par Adam Cohen : De pères en fils

«C’est vraiment une entreprise familiale», lance Adam Cohen, hilare, en revenant sur les moult coïncidences entre Popular Problems et We Go Home, son nouvel album à paraître une semaine avant celui de son géniteur. «Ce n’est pas fait exprès. Du moins, pas de mon côté. Mais bon, si je dois être éclipsé, autant l’être par mon père!», ajoute-t-il, accoudé à une table installée dans le jardin de la demeure familiale, rue Vallières à Montréal.

Dialogue musical

Deux années après Like a Man, où l’homme de 41 ans disait vouloir honorer son nom de famille, Adam Cohen explore une fois de plus sa filiation en plus de s’étendre sur les liens de la paternité; ceux qui l’unissent à son fils (une photo de ce dernier illustre d’ailleurs ce nouvel album) ainsi que ceux qui l’attachent au crooner des crooners (dans une image du livret, on peut aussi voir le jeune Adam, pinceau à la main, se servir de son papa comme d’un canevas).

Ainsi, les références à l’héritage de Leonard Cohen pullulent, le fils allant même jusqu’à reprendre un extrait du classique First We Take Manhattan sur Uniform, une pièce engagée qui pourrait compléter Almost Like the Blues, premier extrait de Popular Problems. «On partage tout ensemble. Ses chansons comme les miennes. On a vraiment un dialogue ensemble et c’est d’ailleurs une de mes grandes fiertés: mes chansons sont finalement en dialogue avec les siennes; elles sont finalement « dignes » d’être en conversation avec les siennes», note Adam, soulignant qu’il partage également les inclinaisons de son père pour l’autodérision. Sa nouvelle composition Song of Me and You – dans laquelle une muse lui commande la plus belle chanson d’amour… tout en le priant de faire fi de ses métaphores et mots d’esprit habituels – en témoigne d’ailleurs.

Le public avant l’ADISQ

Si l’Irlande a son festival Leonard Cohen – où on a tout d’abord annoncé la parution de Popular Problems – et l’Université d’Ottawa son cours consacré à l’œuvre du poète, les hommages dans sa ville natale ne sont pas légion. Outre un concert tenu en son honneur lors de l’édition 2008 du Festival de jazz de Montréal, les accolades demeurent minimes localement. À défaut d’un prix de l’ADISQ ou encore d’une avenue à son nom (la rue Vallières, justement?), Cohen senior ne se considérerait pas du tout comme tenu pour acquis, selon son fils. Loin de là, même. «Je ne le vois pas comme ça», rétorque Adam. «Au contraire, autant le public anglophone que le public francophone d’ici lui demeurent fidèles et lui donnent toujours beaucoup d’amour après tant d’années. Je ne vois pas une grande différence [d’admiration] entre ces deux publics et, pour un artiste, c’est un délice. Les Québécois ont vraiment embrassé l’œuvre de mon père.»

We Go Home d’Adam Cohen arrive dans les bacs le 15 septembre. Entrevue plus en profondeur à propos de l’œuvre à suivre!

Popular Problems de Leonard Cohen sortira le 23 septembre sur étiquette Sony.

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