Dany Placard : Volcan Tranquille
Musique

Dany Placard : Volcan Tranquille

Deux années après le lumineux et célébré Démon vert, Dany Placard enchaîne avec Santa Maria, une œuvre bouillonnante. 

Malgré le succès critique, voire populaire de son album précédent (qui lui aura notamment permis de remporter le titre d’auteur-compositeur francophone de l’année aux Prix de musique folk canadienne), Dany Placard se dit anxieux, quelques jours avant le dévoilement de Santa Maria. «On repart toujours à zéro», muse-t-il, accoudé à une table dans sa cour arrière. «Même si t’as un bon succès critique et quand même de bonnes ventes, on ne peut rien tenir pour acquis.», tranche-t-il en faisant référence au contexte actuel de l’industrie faisant en sorte que la durée de vie d’un disque est de plus plus courte. «C’est un coup de dés!»

À en croire les premiers échos de Santa Maria (notre collaborateur Joël Martel, par exemple, a livré une critique fort élogieuse de l’œuvre; tout comme Nicolas Pelletier du site Rreverb), Placard a récolté une paire de six sur son lancé.

Plus de contraintes, moins de jurons

En entrevue avec le Voir en août 2012, l’auteur-compositeur-interprète envisageait que Démon Vert serait l’album où «ça passe ou ça casse», d’où l’envie de se faire plaisir avant tout et d’y aller avec un disque sans contraintes. Sans considérer Santa Maria comme une réplique au jalon précédent, Placard s’est tout de même imposé quelques défis au niveau de la forme. «J’y ai pensé un peu plus», note-t-il. «J’ai fait plus de chansons “à refrains”, un peu plus “up tempo”, etc.! », Puis, une courte pause et le chanteur renchérit : «J’ai peut-être enlevé trois sacres aussi, mais that’s it… et c’était à la demande de Villeneuve en plus!», s’exclame-t-il, en faisant référence à Éric Villeneuve, réalisateur et complice depuis toujours.

Album écrit au fil de la tournée Démon Vert, parfois même littéralement — «Il m’arrivait d’écrire dans le truck en montant. Les gars dans la van m’aidaient aussi», glisse-t-il — , Santa Maria est l’œuvre la plus collaborative de Placard à ce jour. Le multi-instrumentiste Guillaume Bourque touche à nouveau aux musiques, l’auteur et bassiste Michel-Olivier Gasse cosigne un texte alors que le batteur Mathieu Vézio, lui, est mentionné sur Hot-Dog Michigan. Mieux encore, le collectif signe — et chante en chœur — la ballade Paradis. «C’est le premier commentaire que Simone Records m’a adressé quand ils écoutés le disque», se rappelle Dany. «Ils m’ont dit: “Là, vous êtes vraiment un band!”»

Tout éparpillé

Délaissant sa Shed (son studio-maison qui a accueillie également d’autres grands noms du folk local comme Chantal Archambault et Louis-Philippe Gingras), Placard et ses compagnons de route se sont rejoints au Wild Studio de Saint-Zénon pour coucher Santa Maria. «Parce qu’une fois là-bas, on ne peut plus partir», tranche-t-il, ajoutant qu’il avait envie d’une session d’enregistrement dans un endroit isolé semblable à celle d’un album précédent: Raccourci. «Tout l’équipement était déjà là, c’est devant un lac, c’est magnifique pis on pouvait même écouter le hockey!», glisse-t-il en rigolant.

Œuvre à l’écriture «plus éparpillée», Santa Maria est un disque où Placard se dévoile, mais à une différence près. «J’ai réalisé que je parlais encore de moi, mais j’étais bien à l’aise avec ça parce que je ne le faisais pas de la même façon», note-t-il en revenant sur la signature particulière de son premier texte — la délirante Chanson populaire — qui, déjà, était chargée de l’humour et de l’ironie retrouvée ailleurs sur l’œuvre. «J’voulais montrer que j’étais heureux. Que ça va!», lance-t-il.

Et un nouveau projet plus sale

En plus de se préparer à défendre son Santa Maria sur les routes du Québec, Dany Placard planche déjà sur un nouveau projet : la réalisation d’un album à venir de la chanteuse folk Sylvia. «Ça s’en va ailleurs. Vers quelque chose de plus sale!», avance-t-il. «Le premier jour, je lui ai demandé si elle voulait un micro de marde ou un vraiment bon micro pour sa voix. Elle a pris le micro de marde. Yes sir!», balance-t-il, hilare avant de conclure — mime de batterie à l’appui — «Et c’est moi qui joue du drum… alors ça sera vraiment minimaliste!»

Concert de lancement le 8 septembre à Montréal dès 17 h à La Vitrola.

Santa Maria sera disponible dès le 9 septembre, sous l’étiquette Simone Records.

danyplacard.com

Album en écoute sur Voir.ca!

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