La Bronze : Sensualité explicite
Musique

La Bronze : Sensualité explicite

Deux cuillères à soupe de références anatomiques, un quart de livre de poésie et une demi-tasse de claviers. Saupoudrez le tout de paillettes volatiles et de sequins dorés. Vous obtiendrez La Bronze, un dessert pop pas trop sucré mais indiscutablement aphrodisiaque.

La femme qui se cache derrière le pseudonyme métallique, c’est Nadia Essadiqi, une comédienne autodidacte (ça, c’est vraiment rare !) qu’on a pu voir dans les webséries Quart de vie sur tou.tv et Projet-M, diffusée sur le site de ZTélé. À la fin du mois d’octobre, d’ailleurs, elle présentera une pièce de son cru au Théâtre La Chapelle, Le cœur animal, une histoire tordue sur l’amour charnel qui unit une sœur et un frère. Mais revenons à nos moutons, au rôle d’auteure-compositrice-interprète de mademoiselle.

Justement, est-ce difficile d’organiser son horaire quand on mène une quasi double vie artistique? «Pas du tout. C’est très rafraîchissant, en fait. La musique et le jeu, c’est une expression de soi, donc ça part de la même place. La seule différence, c’est que ça prend des chemins différents dans le corps.» Et puis, faut l’écrire: la peau, les organes vitaux et les veines sont d’inépuisables sources d’inspiration pour la créatrice. Ouvre-moi ton plexus bébé, la plage 11 du disque, en témoigne terriblement bien.

Écouter La Bronze, c’est aussi un safari d’images mentales, parce que le pays de ses chansons est peuplé par toute une tribu de fauves (les félins, pas le groupe de spoken word français). Interrogée sur sa façon si distincte d’écrire, elle répondra que les phrases viennent pas mal toujours en premier, suivies de près par les mélodies. «Le noyau du projet, c’est vraiment la musique et la poésie. C’est cette juxtaposition des sons, des accords et des mots. C’est ça qui me tient à cœur dans mon projet, avec la livraison de mon âme et de ce que j’ai envie d’extraire de moi. […] Mon dieu, ça fait un peu égocentrique ce que je dis!» Mais non, Nadia, on te rassure. C’est pas comme si tous les poètes étaient aussi narcissiques que Kanye West.

 

Les choses sérieuses

Avec Vortex, la pièce phare de son premier EP qui lui a servi de carte de visite dès février 2012, le travail de Nadia a été largement diffusé sur les ondes des radios universitaires: «Un vortex autour de nous / Une baignade dans le flou / Tu goûtes à plus qu’une menthe / Dans l’alvéole fuyante

Si les refrains et les couplets de sa carte de visite restent intacts, les arrangements ont quant à eux été considérablement améliorés. «Je voulais les « pimper », c’est sûr, parce que le EP, on l’avait enregistré en une journée et demie et c’était très très basic. On a fait ça un peu à l’arrache. […] C’était vraiment homemade.» Cette fois, par contre, celle qui demande à être appelée La Bronze s’est offert un réalisateur. Son nom: Sébastien Blais-Montpetit, le même qui a travaillé avec Caracol, Champion (dans le temps où le préfixe «DJ» était encore de mise) et Radio Radio.

 

La Bronze (Kartel Musik)

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