Obey The Brave : Grandir ensemble
Musique

Obey The Brave : Grandir ensemble

Forgé par la route, Obey The Brave revient à la charge avec Salvation, une œuvre plus punk rock et mélodique.

Après la mort à 27 ans, la malédiction du deuxième disque est sûrement le second mythe le plus populaire de la culture rock (ex aequo avec l’île déserte d’Elvis, bien sûr). Heureusement pour lui, Obey The Brave l’évite par l’expérience acquise par ses membres dans des groupes cultes comme Blind Witness et Despised Icon. Lorsqu’on lui demande si la direction plus mélodique de Salvation aurait été inspirée par des attentes ou influences extérieures, le chanteur Alex Erian s’esclaffe. «Ça peut avoir l’air kétaine de dire ça, mais ça s’est vraiment fait tout seul!»

Ainsi, il serait plus question d’une certaine évolution que d’une quelconque volonté de se distancer du premier album ou encore de rejoindre un public plus large. «De Young Blood à Salvation, nous sommes passés d’un band qui ne se connaissait que depuis quelques mois à — des centaines de concerts dans 26 pays plus tard — un groupe qui a vraiment grandi ensemble au cours des deux dernières années. Je crois que cette nouvelle chimie-là — plus forte — s’entend sur cet album.» Plus tard, Erian confirmera toutefois que la bande de Montréal et Ottawa désirait également expérimenter avec sa formule musicale. «Nous sommes des musiciens avant tout. On s’inspire donc de ci et de ça, autant de “nouveaux sons” que d’anciens», glisse-t-il tout en insistant sur le fait que la base du projet demeure intacte. «Ce qui fait le charme d’Obey The Brave, c’est qu’on demeure quand même conscient de nos racines. Salvation est un peu plus punk rock, plus hardcore et les chansons sont un peu plus mélodiques, mais ça demeure ancré dans le metalcore.»

Évidemment, Obey The Brave est conscient que ce changement de cap pourrait déplaire à certains fans puristes. «Ça va peut-être rebuter certaines personnes, mais c’est un challenge et une évolution. Sinon, on sortirait des albums semblables d’année en année et ça ne serait plus intéressant pour personne! De mon côté, je suis satisfait et j’ai très hâte de voir la réaction des gens. On ne réinvente pas le punk ou le métal ici, mais on fait ce qu’on aime et on le fait sincèrement.»

Déjà un dixième album! 

Mine de rien, Salvation est la dixième production en carrière pour Erian. Un exploit qui, par la bande, en dit long sur les bonds technologiques réalisés en studio au fil des années. «Mon premier démo — que je n’inclus pas dans ces 10 parutions — a été enregistré en 1998 sur de l’analogue et je n’ai pas 50 ans non plus!», lance-t-il en rigolant. «Juste la façon d’enregistrer a changé très rapidement! C’est de plus en plus facile avec les nouveaux logiciels et les plug-ins pour ci et ça. On peut maintenant enregistrer une seconde à la fois.» Des progrès que la nouvelle formation d’Erian évite d’ailleurs. «Dans mon groupe précédent, nous étions tellement minutieux, tellement précis dans l’exécution, qu’il nous arrivait de pousser ça trop loin. Ce que j’aime d’Obey The Brave, c’est l’approche plus organique. Ce qu’on entend sur l’album, c’est une vraie batterie, de vraies guitares et c’est aussi de longues prises, des pièces jouées du début à la fin et cette énergie s’entend sur l’album. J’aime le côté “raw” que ça a et qui se rapproche du “live”. C’est la principale leçon que j’en tire : plus tu tentes d’être précis et digital, plus tu perds de l’âme, de la chaleur et de l’énergie.»

Tenter de devenir prophète en son pays 

Comme c’était le cas avec Despised Icon, voire Blind Witness, Obey The Brave profite d’un succès mondial considérable… alors que les concerts sur leur terre natale, eux, demeurent rares et souvent réservés qu’à un public d’initiés. «J’adore jouer au Québec et je ne parle pas ici que de Montréal et Québec, mais bien de Sherbrooke, Laval, Rouyn-Noranda, Victo… bref, partout au Québec. J’aime pouvoir parler en français entre les chansons, j’aime croiser des chums un peu partout», fait valoir l’interprète avant d’ajouter que «Mais j’aime aussi partir en tournée à l’international, rencontrer du nouveau monde, découvrir leurs nourriture, coutumes, culture, valeurs, architecture, etc. Ça permet d’apprendre et je crois que ça se reflète en moi au fil des années. Notre réalité à nous en ce moment, c’est qu’on aimerait jouer plus souvent au Québec, mais ça fonctionne plus à l’international.» Obey The Brave ne s’avoue toutefois pas vaincu. «Ça nous encourage juste à pousser davantage ici!»

Album en magasin dès le 16 septembre. En concert le 9 octobre au La Tulipe à Montréal.