Moonface : Nouveau chapitre
Rockeur au sein de l’important groupe indie-rock Wolf Parade dans les années 2000, Spencer Krug tourne désormais en solo et au piano, sous le nom Moonface. Il sera de passage à Québec afin de présenter son plus récent disque City Wrecker.
«Si tu n’es pas attaché à un endroit pour une raison sérieuse et que tu as un profond désir d’essayer autre chose, il n’y a pas de raison de ne pas le faire.»
Il y a eu plusieurs chapitres dans la vie de Spencer Krug. Originaire de la Colombie-Britannique, il a passé dix ans à Montréal et a œuvré au sein des groupes rock Wolf Parade et Sunset Rubdown. Puis, quelques expérimentations plus tard sous le nom de scène Moonface, il a décidé de faire un saut à Helsinki, en Finlande, il y a un peu plus de deux ans. Il est maintenant passé à autre chose, mais lorsqu’on lui demande de résumer ce chapitre de sa carrière lors duquel il a pondu deux très beaux disques en solo au piano, il explique: «C’était un bon chapitre, très introspectif, probablement dû au fait que j’étais un étranger là-bas et que je ne parlais pas la langue.»
Arrivé à Helsinki avec seulement une guitare sous le bras – «mais je ne joue pas vraiment de la guitare, je ne suis pas très bon!», glissera-t-il –, Spencer Krug a toutefois vite renoué avec le piano classique, un instrument qu’il a beaucoup utilisé dans son adolescence et jusqu’au début de la vingtaine. «J’ai installé le piano dans un studio et j’ai commencé à jouer. En quelques semaines, je savais que j’allais faire un album de piano.»
Il y a eu Julia with Blue Jeans On en 2013, puis, en continuité avec ses disques solo plus intimistes, arrive maintenant City Wrecker, un EP de cinq titres. Alors que sur JWBJO, seuls le piano et la voix régnaient et avaient été enregistrés simultanément, City Wrecker bénéficie quant à lui de couches supplémentaires ici et là, et a été enregistré «normalement». «Avec le EP, je voulais un son vocal qu’on pourrait mieux contrôler. On a donc séparé la musique de la voix, ce que les gens font normalement, habituellement, lorsqu’ils enregistrent un disque. Ça change le style et le son un peu.»
Le chapitre Helsinki terminé, Spencer Krug est aujourd’hui de retour en Colombie-Britannique, installé à Cobble Hill, sur l’île de Vancouver, préférant un pied-à-terre hors des grandes villes. Il en a un peu marre des villes, en fait. Le titre de son nouvel EP tombe donc à point.
Cela dit, Moonface poursuit sa route en solo, ville après ville, nostalgique à fond lorsqu’il retourne à Montréal ou à Helsinki. Le public qui a vu évoluer Spencer Krug lors de suants concerts rock a dû s’ajuster à des soirées intimes dans des églises ou des salles où les places sont assises. Le musicien, lui, a dû s’ajuster à la réception de son public. Quoi qu’il dise craindre que son public soit désormais plus tranquille – il ne peut déterminer si les gens sont respectueux et intéressés ou s’ils veulent plutôt que ça en finisse –, il s’y est habitué. «Je ne ferai assurément pas de spectacles en solo pour le reste de ma carrière. Je vais recommencer à jouer dans des groupes à un moment donné. Mais ayant désormais un bagage en solo, j’espère pouvoir faire des concerts seul aussi, de temps en temps.»
Quant à un éventuel retour au sein d’un groupe rock d’un précédent chapitre de sa vie, Spencer Krug avoue qu’il y aurait possibilité d’une réunion de Wolf Parade. «On en discute parfois, mais on n’a encore rien fait de concret pour en arriver là.»
Au Palais Montcalm le 28 octobre à 20h / moonface.ca