Stéphanie Lapointe : Rencontres parallèles

Philippe B, Stéphane Lafleur, Kim Doré, Jimmy Hunt, Philémon Cimon, Leif Vollebekk. Elle est franchement impressionnante, cette liste d’auteurs-compositeurs figurant au livret du troisième disque de Stéphanie Lapointe, Les amours parallèles. L’interprète et jeune maman a fait appel à ces plumes raffinées, une par une, avant de mettre le disque sur les rails avec les réalisateurs Joseph Marchand et Émilie Laforest.

«Chaque personne avait sa personnalité et moi, je disais : “OK, tu veux écrire pour moi? Je vais travailler comme t’as envie” et c’est comme ça que j’ai accepté d’aborder l’affaire. Philémon Cimon a dit : “Je peux venir chez toi? Je veux voir où t’habites, voir si t’es pauvre, si t’es riche, si t’aimes le bois”. Il est venu à la maison, on s’est assis dans plein de pièces différentes, on a jasé de plein d’affaires et à un moment donné, on a senti qu’on touchait à quelque chose. On arrivait à la fin du disque, y’avait un thème que je voulais aborder et on est allés vers ça. Il écrivait sur le papier de construction à dessin de ma fille [NDLR: Stéphanie Lapointe a donné naissance à Marguerite en mars 2013]. C’était vraiment agréable, naturel.»

Sur ce nouveau disque, Stéphanie Lapointe chante les mots des autres, des mots qui abordent différents thèmes de la vie de jeune adulte : le couple, l’amour, les désirs, mais aussi les doutes et les déceptions. La pièce titre signée Philippe B, l’interprète la voit un peu comme Les amoureux des bancs publics de George Brassens, sur laquelle il décrit les couples autour de lui d’un œil observateur, sans jugement.

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L’influence de la chanson française dans l’œuvre de Stéphanie Lapointe est toujours omniprésente sur ce nouveau disque — elle reprend d’ailleurs ici Serge Gainsbourg (Un jour comme un autre). Ça s’entend dans sa délicate voix et dans les arrangements. Sa consigne aux réalisateurs Joseph et Émilie? «Je veux être les deux pieds en 2014, mais la tête tournée vers les années 50-60».

«Françoise Hardy, Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg, Lou Doillon; c’est très incestueux, mon appareil musical à la maison! Je les aime, je trouve que c’est très raffiné, mais très brut en même temps. L’écriture de Gainsbourg, la façon dont Jane Birkin chante; c’est hyper fragile, mais hyper cérébral.»

Si Les amours parallèles est le fruit de nombreuses belles rencontres, il en est tout autant de ses plus beaux souvenirs de l’expérience à Star Académie, dont elle est sortie grande gagnante lors de la première édition, il y a maintenant 10 ans. Si le dénouement de l’aventure a été un peu difficile à gérer à l’époque — «Ce qui m’a beaucoup gêné de tout ça, c’est la rapidité avec laquelle c’est arrivé. Avant même d’avoir un projet tangible, j’étais connue au Québec», dit-elle — , elle a eu la chance de vivre des moments bouleversants avec des légendes comme Claude Léveillée.

«Il avait eu un regard assez lucide par rapport à tout ça. Il nous disait: « La beauté de ce métier-là, c’est ce que vous faites; c’est avec vos mains, avec votre voix ». Et puis j’ai eu la chance de manger avec Charles Aznavour pendant deux heures autour d’une table, toute seule. Je lui disais: “Mais parlez-moi d’Édith Piaf!” parce que j’avais tout lu avant la rencontre. Il devait partir, mais il avait dit : “OK, je reste” parce qu’il tenait à me parler d’elle. Ça, ça te touche et tu n’y crois pas.»

Outre Les amours parallèles, Stéphanie Lapointe, touche-à-tout, a plusieurs projets à venir, dont un livre avec Simon Boulerice. Aussi, elle s’envolera prochainement au Pérou afin de filmer un documentaire autour d’un orphelinat pour TV5.

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Les amours parallèles

(Simone Records)

Disponible le 4 novembre

Lancement le 5 novembre à 18 h au Cabaret La Tulipe

Spectacle dans le cadre de Coup de cœur francophone, le 11 novembre au Cabaret du Mile-End

stephanielapointe.ca