Heat : Vent de chaleur
Le jeune groupe Heat incarne l’essence du rock n’ roll. Entrevue à la veille de M pour Montréal et des spectacles au Québec alors que l’Europe lui fait de l’oeil.
Heat est encore un tout jeune groupe, mais après avoir «scoré» de belles vitrines dans les derniers mois, assurant les premières parties de Foxygen et Alvvays, entre autres, la bande sera davantage en mode séduction dans les prochains mois. En plus des deux spectacles prévus devant un public d’ici et des délégués internationaux dans le cadre de M pour Montréal, le groupe rock fera quelques spectacles au Québec et s’envolera vers l’important festival SXSW en mars. Comme quoi leur son a le potentiel de s’imposer dans différents marchés.
«Je pense que les États-Unis et l’Europe sont des marchés peut-être plus réceptifs à notre genre de son, explique le bassiste Raphaël Bussières. Au Québec, on n’a pas tant joué encore. Y’a pas eu encore de buzz ou quoi. C’est des marchés complètement différents».
Il y a de l’intérêt en Europe depuis que le magazine NME a lancé des fleurs au groupe après la sortie d’un premier EP au printemps dernier. Une tournée d’environ deux semaines est déjà prévue là-bas pour le mois de mai. «C’est intéressant d’avoir tout ce buzz même si on n’est jamais allé!» lance le chanteur et compositeur principal du groupe, Susil K Sharma. «Je pense qu’ils aiment le mystère!» ajoute Raphaël.
Et pourtant, il n’y a rien de bien mystérieux à la recette Heat: c’est du bon vieux rock n’ roll avec bien des couches et des jeux de guitares. Heat incarne l’essence du rock n’ roll, un son qui nous ramène aux années 70, mais qui arrive comme un vent de fraîcheur parmi les nombreux groupes à saveur plus électro du moment.
«Synths, man! Tous les groupes jouent de la musique de synthétiseurs!», rigole Raphaël avant que Susil intervienne: «On essaie d’incorporer des sons de guitares uniques. Matthew Fiorentino, notre guitariste, ajoute beaucoup d’effets et des tunings différents. Mais au bout du compte, ce que j’aime c’est la musique rock n’ roll alors je ne forcerai pas les choses autrement.»
Autre particularité intéressante chez Heat, c’est cette impressionnante voix grave de Susil, musicien originaire de Fredericton au Nouveau-Brunswick, qui, pourtant, n’avait jamais chanté dans un groupe avant de former Heat. Dans l’interprétation, on a l’impression que rien n’est calculé, tel un Bob Dylan.
«Toutes les chansons sont à propos de ma vie, je voulais parler d’événements spécifiques qui me sont arrivés, raconte Susil, qui cite Johnny Marr comme étant son guitariste favori. Je trouve que lorsque quelqu’un a une voix qui est trop bonne, on peut plus difficilement s’y rattacher. Je veux faire en sorte qu’on ait l’impression qu’on ne fait que jaser de trucs, comme une conversation.»
Le chanteur reviendra à cette idée d’attachement lorsqu’on lui demande ce qui l’inspire le plus chez ses influences rock majeures, des groupes comme The Jesus and Mary Chain et Sonic Youth.
«Avec Lou Reed, j’avais 15 ans, mais je pouvais sentir une connection avec ce junkie à New York dans les années 1970! Ça transcende tout. Espérons que les gens puissent s’attacher à ce qu’on fait.»
Épaulé par Michaël Bardier, qui a évolué chez Grosse Boîte avant de partir son entreprise de gérance et booking Heavy Trip, Heat (complété sur scène par des batteurs en alternance) prévoit enregistrer un 12 pouces prochainement et Susil nous explique que ses acolytes et lui profiteront d’une pause avant les tournées à l’extérieur du Québec pour créer davantage.
«Le groupe est encore en évolution. On joue encore les mêmes pièces en spectacle, mais on a hâte aux prochains mois. Il y a beaucoup de dates de tournée, mais on a aussi des pauses où on pourra travailler sur de nouvelles pièces. Jusqu’à maintenant, ç’a pas mal été moi qui écrivais les pièces et les amenais aux autres pour qu’ils les retravaillent, mais je suis impatient d’arriver à quelque chose où ce sera plus en collaboration avec les autres.»
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Spectacles dans le cadre de M pour Montréal: 20 novembre, 20h30, Café Cléopâtre: 22 novembre, 23h35, La Vitrola.
Autres spectacles à venir: 21 novembre 2014, Ottawa (Pressed, avec Sonic Avenues);
29 novembre 2014, Dunham (Brasseurs Dunham, avec Chocolat);
30 novembre 2014, Montréal (Théâtre Plaza, dans le cadre du GAMIQ);
7 février 2015, Shawinigan (Trou du diable, avec Chocolat)