Paul Cargnello : Marathon man
Bien qu’il nous ait habitués depuis plusieurs années à nous en mettre plein les oreilles, avec The Hardest Part is You May Never Know, Paul Cargnello passe en vitesse supérieure et nous offre une galette explosive à souhait.
Alors que certains en profitent pour végéter devant la télé à regarder des reprises de Deux filles le matin, le prolifique Paul Cargnello lui, savoure des moments d’accalmie afin de produire de l’inoubliable. Véritable sprint créatif, The Hardest Part is You May Never Know a donc vu le jour à raison d’une chanson par journée, et ce, durant dix jours successifs.
L’exercice aurait pu donner place à un certain essoufflement, or, au grand contraire, chaque titre proposé sur cet album nous procure une bonne bouffée d’air frais. «C’était la situation idéale, d’expliquer Cargnello. Comme j’ai un studio chez moi et que je possède tous les équipements, je suis capable de faire n’importe quoi. Mais en plus de tout ça, il faut savoir que je n’étais attaché à aucun label lorsque je me suis lancé dans l’album. J’étais comme un agent libre. Donc chaque jour, je composais une chanson et pendant l’après-midi, je l’enregistrais.»
Il y a quelques années, Cargnello suscitait l’étonnement auprès de son entourage en adoptant un virage francophone. Toutefois, les dix chansons nées de ce récent processus créatif sont cette fois-ci en anglais. Ici, que personne ne déchire sa chemise, car aux dires du musicien, ce n’était là qu’une simple question de feeling. Ironiquement, si deux chansons en français ont fini par atterrir sur The Hardest Part is You May Never Know, c’est à la demande de sa nouvelle compagnie de disques. «Quand j’ai contacté Stomp Records, ils se sont immédiatement montrés intéressés à distribuer l’album. Du même coup, ils m’ont ensuite fait savoir que ça serait plutôt cool qu’il y ait au moins une ou deux pièces en français. J’ai donc repris deux autres journées afin d’écrire et d’enregistrer deux nouvelles pièces.»
Si on a cette impression de voyager à travers les styles musicaux tout au long du dernier opus de Cargnello, c’est une fois de plus attribuable à la marge de manœuvre créative dont il disposait. Maintenant, bien que l’on passe d’un esthétisme sonore rappelant les brillantes années du Jon Spencer Blues Explosion jusqu’à l’atmosphère feutrée si propre à Steely Dan, le parcours reste curieusement cohérent et uniforme. «Quand tu composes des chansons dans une espèce de sprint concentré comme ça, il y a comme une cohésion qui se crée. Et quand j’écoute les albums que j’ai produits dans le passé, je me rends compte que c’est ça qu’il manque. Je suis un gars avec des intérêts musicaux très éclectiques. Mais cette fois-ci, je sens qu’il y a une cohérence tout au long du disque et c’est la première fois que ça m’arrive dans toute ma carrière. C’est quand même mon fucking dixième album!»
Enfin, comme Cargnello en est désormais à défendre ces nouvelles pièces sur scène, il le fera dans une formule plutôt originale, c’est-à-dire en compagnie d’un seul autre musicien, un batteur. Quant à ceux et celles qui s’inquiètent de la disparition de ses fidèles acolytes de The Frontline, ils pourront dormir en paix, car non seulement des membres y apparaissent sur The Hardest Part is You May Never Know, mais Cargnello assure que son association avec le groupe ne sera sur la glace que pour une courte période.
Spectacles à venir:
25 novembre à Trois-Rivières (Gambrinus)
27 novembre à Montréal (Petit Camus)
28 novembre à Québec (Knock-Out)
29 novembre à Chicoutimi (Sous-Bois)
6 décembre à Ottawa (Zaphod’s)
13 décembre à St-Jean-sur-Richelieu (Lagabière)
19 décembre à Sorel ( Pub O’Callaghan’s)
20 décembre à St-Casimir (La Taverne)
21 février 2015 à Québec (Le Cercle)