The Best Foot Forward : Quand hardcore et rythmes latins copulent
Passé maître dans l’art de faire des compromis sans se compromettre, le quatuor The Best Foot Forward coud des carrés de tissus de toutes les couleurs sur sa courtepointe musicale.
C’est Paul-Raphaël Charron, Olivier Amyot-Ladouceur, Sacha Lauzier-Bonnette et Antoine Guay, mélomanes aux personnalités presque opposées, qui sont à la base de cet alliage sonore tout à fait improbable. Un mélange entre hip-hop, musiques latines, hardcore et électro. «La chanson Ministry of Everything reflète vraiment les goûts d’Antoine qui trippe sur Slipknot et Limp Bizkit. C’est une toune en drop B, c’est méchant, c’est gras. Je ne pensais jamais faire ça dans ma vie parce que le sang me goudronne dans les veines quand j’entends ça», explique le chanteur Paul-Raphaël qui a débuté comme soliste dans les comédies musicales produites par son école secondaire. Tout un contraste!
Mais leur parcours n’a rien de typique non plus, surtout sur la scène underground locale. Le groupe s’est en fait formé pour participer à Lévis Ville du Rock en 2013, un concours qu’il a remporté contre toutes attentes. Paul-Raphaël nous raconte: «On a été un peu salauds parce qu’on a gagné tout ce qui se gagnait, même si on avait été éliminés en demi-finale. Mais le public a voté pour nous, ce qui nous a donné une première bourse et permis de nous rendre à la finale… qu’on a gagnée!» Le prix? Une session d’enregistrement avec le réalisateur Louis-Frédéric Benoit. C’est avec lui qu’ils ont enregistré le EP Morning Strikes, sorti en février dernier, sous le nom de Generator qu’ils ont changé depuis, entre autres pour favoriser le référencement web.
Surfeurs de la vague funk
Pour le premier album complet, c’est le zèbre pantoumien Jean-Étienne Collin-Marcoux qui s’est assis derrière la console. Un ami de longue date, mais, aussi, un ancien partenaire de jeu puisque Sacha et Olivier ont déjà fait partie du groupe électro-jazz X-Ray Zebras. «Mais moi, ça fait vraiment longtemps. Ça s’appelait Coda dans ce temps-là. C’était un nom sur le side, en attendant. […] Y’a quelques-uns de mes riffs qui apparaissent sur le premier EP, mais j’ai pas été un membre important», raconte le bassiste Olivier.
Avec Beat Sexü et Anatole, force est d’admettre que The Best Foot Forward s’inscrit sur la liste des nouveaux groupes de Québec qui se donnent pour mission de faire danser sans trop se prendre au sérieux. D’ailleurs, le party (au sens large) est le thème principal de leur disque qui s’intitule justement An Introduction Guide to Festive Culture. «On veut être les porte-parole d’une génération qui vibre sur différents rythmes, parce qu’on est à une époque où on écoute de tout grâce au métissage.» Puis, Paul-Raphaël rajoute: «On a joué à être d’abord les observateurs et, ensuite, à faire un compte-rendu. Comme si, mettons, on mettait un sarrau de scientifique et qu’on se promenait dans les différents partys et concerts de Québec. Comme si on allait jaser avec les punks, le monde hardcore et hip-hop, et qu’on faisait un compte-rendu en musique.»
An Introduction Guide to Festive Culture
(Indépendant)
En vente maintenant via Bandcamp
Lancement au Cercle le 5 février à 19h30
Quel mélange! Les sonorités et l’énergie m’évoquent certinement Red Hot Chili Pepper, avec le côté «gras» de No Means No, et certains soupçons de progressif pour lier le tout… Belle découverte, je vais les suivre :)